Zenoob a écrit:Merci Fred, je vois ce que tu veux dire et je partage ça ; en fait, c'est l'enseignement que je ne comprends pas. Est ce que ça consiste à dire "les mecs, la vie est joyeuse, bienveillante, et vaste, pratiquez et vous verrez", ou alors "les mecs, soyez joyeux, bienveillants et vastes pour pratiquer correctement" ?
En fait, tout bêtement, les deux.
La vie est joyeuse, bienveillante, et vaste, pratiquez et vous verrez.
Mais si, de toute façon et en partant, vous êtes joyeux, bienveillants et vastes, cela aidera grandement pour pratiquer correctement.
Je lis souvent sous la plume des historiens de la philosophie (les philosophologues) que le Bouddhisme est intrinsèquement pessimiste. Je pense que c'est une erreur de perspective. Les Américains disent "Shit happens, deal with it". (Il arrive que ce soit la merde: faites avec). Le constat du Bouddha, c'est cela. Et il va si loin qu'il avertit que, même les moments les plus beaux peuvent être générateurs de souffrance si l'on s'y attache. Donc, ce qu'il dit c'est : on mange son gâteau, et une fois qu'il est mangé, on dit, il était très bon, merci, et on passe à autre chose. Sinon, on dit: Ah! Il n'y en a plus, quel malheur!.
Lorsqu'on prend les choses comme elles viennent, "faire avec", on ne se lamente pas parce que les bonnes ont une fin, et on ne se lamente pas parce que les mauvaises semblent n'en point avoir.
En même temps, il faut savoir éviter l'écueil du fatalisme. Tout cela n'empêche pas d'avoir des plans, des projets, et d'agir en conséquence, mais on peut le faire, toujours dans la même perspective: les plans ne donnent pas toujours les résultats attendus, et il est plus facile de construire avec les matériaux dont on dispose effectivement, qu'avec ceux qu'on aurait idéalement voulus.