Yudo, maître zen a écrit: lausm a écrit:Ah la la!!
Qui a le mieux transmis zazen?? Quel fût le meilleur maitre? Quelle est la meilleure méthode??
(...)
Non, ce n'est pas exactement ce que j'ai voulu dire. En fait, je pense que le parti-pris de M° Deshimaru de faire dans la quantité était une bonne chose, car sans cela, ce serait resté confidentiel.
Il est vrai que le kyôsaku et le kusen m'insupportent, même si je veux bien admettre une part de nécessité chez M° Deshimaru dans leur usage. Et que l'essentiel n'est pas dans l'enseignant, mais bien dans le disciple.
C'est pourquoi je pense que ce que j'ai dit à propos des "empaillés dans leur tête" reste une donnée importante.
Rebonjour!
J'ai relu la file, et lu mieux le texte initial.
Je suis d'accord à cent pour cent avec ce qu'il y dit.
Concernant ce qu'à enseigné Deshimaru (ou plutôt transmis), à mon sens la grande erreur de bien de ses disciples, c'est d'avoir fait une fin en soi de ce qui était des outils pour la pratique (y compris le discours sur la concentration, la respiration,etc...).
Pour ma part, après environ 6 ou 7 ans de pratique, j'ai commencé à ne plus pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit, notamment la respiration : c'était un effort conscient qui était de trop. Pourtant au dojo c'était répété sans cesse, mais j'ai décidé de me libérer du discours du kusen...position par forcément évidente. Le kusen, en fait, s'adressait ) je pense s'adressera toujours à des débutants, de la part de qui le faisait (vous savez qui!...).
C'est des lectures autres (Jack Kornfield, Daniel Odier-le grand sommeil des éveillés, Marianna Kaplan-gourou, vous avez dit gourou, etc...) qui m'ont aidé beaucoup, et m'appuyer sur des trucs basiques, et puis la pratique de qi gong ou taichi.
Je pense qu'il y a une grande différence entre ce qu'a enseigné Deshimaru, et ce qu'en ont fait nombre de ses disciples. Répéter comme un mantra des éléments de discours non intégrés, ne sera jamais qu'être comme un perroquet qui répète des paroles.
Après, quelqu'un pourra peut-être en faire quelque chose, mais ce sera dû à sa propre intelligence. D'ailleurs, un enseignant honnète ne devrait que renvoyer ses étudiants à leur propres ressources : il n'y a aucun objet à enseigner ou apprendre dans le zen, juste une attitude à transmettre (donc donner et recevoir).
Deshimaru est allé vite : quelque part, j'ai le sentiment qu'il a balancé sur la table tout le paquet de ce qu'il avait dans les poches, et servez-vous.
Certains croient qu'il ne faut pas le montrer, et en font un objet de commerce (j'ai le secret du maître!), d'autres font leur job et souvent passent inaperçus tellement ils ont l'air ordinaire (un bon signe de réalisation pour moi).
Donc en allant vite il n'a pas fait le tri. Mais il y a tout! Quand je relis certains passages de l'intégrale, il disait des trucs vraiment supers, toujours vrais (comme Coluche, un autre maître de sa génération!), et toujours liant la pratique et la vie réelle. C'est ce lien entre pratique et vie réelle qui est pour moi d'importance majeure : le zen ne sera rien, s'il ne sert pas cette cause, il doit pouvoir aider dans le monde, et c'était le voeu de Deshimaru.
Hier un copain m'a envoyé le lien d'un reportage de France 3 sur la Gendronnière. Ca avait l'air idéal, bien, mais tellement trop lisse que ça sonne hyper faux pour moi. Ayant connu la Gendro depuis longtemps, j'ai l'impression qu'on a fait une espèce de paradis artificiel bouddhique, avec une pratique bien huilée, de belles cérémonies, un truc qui fait bien, du bouddhisme de bonne famille. MAis tout le monde est trop sage, trop calme...et il n'y a pas beaucoup de joie sur les visages, ni de rire. Et du coup, je n'y crois pas. Un éveil enclos dans son beau parc. Est-ce l'éveil véritable dont parlais le Bouddha en zonant dans les provinces de son pays à la rencontre des gens??
Bon, je dérive du sujet de base.
En tous cas, zazen, simplement s'asseoir, c'est simplement s'asseoir.
Pour revenir à la respiration, Deshimaru disait que les moines, traditionnellement, n'apprenaient celle-ci qu'environ après dix ans assis.(cf zen et vie quotidienne)
Cela signifie qu'ils l'apprenaient après avoir pratiqué le fait de redresser la colonne vertébrale pendant des années. Donc intégré dans leur corps.
J'ai pratiqué en force, forçant l'expir...et je rejoins complètement le diagnostic de Nishijima. L'expir est le résultat d'un relachement, on ne l'obtient pas par la volonté, mais il survient quand le corps et l'esprit sont posés.
et pour ça il faut avoir une posture équilibrée : un zafu à la bonne hauteur étant un point clé.
Après tout le reste se pose tout seul dans la pratique.