Yudo, maître zen a écrit: lausm a écrit:Que sont les croyance "dans le bouddhisme"??
Et si le bouddhisme est justement ne rien fonder sur une croyance, mais une expérience de la réalité, la méditation assise étant une porte d'entrée privilégiée pour ce faire pour des raisons "techniques, cette question a-t-elle encore vraiment une raison d'être??
Là, on est bien d'accord, et c'est pourquoi je suis un peu interloqué que tu nous reproches de rabattre son caquet à Doubidou qui tient mordicus à nous "enseigner" quelles sont nos croyances, même quand on lui dit que ce n'est pas exact.
je voulais te répondre sur ce point, mais sans volonté polémique, par contre de clarification, oui.
Pour ma part, rabattre le caquet ne fait pas partie de ce que j'ai envie de pratiquer si je m'inspire du dharma que j'ai cru comprendre : quand quelqu'un ne veut pas entendre ni comprendre, de toutes façons quoi qu'on dise, cela ne servira à rien que de fournir de la matière à controverse et donc à empècher que le feu s'éteigne. Le Bouddha a bien souvent su fermer sa gueule sur des questions métaphysiques qui n'amenaient pour lui que dans des impasses. A-t-il brandi une légitimité quelconque?? Il me semble qu'il tentait surtout d'expliquer les choses selon ce que pouvait comprendre son interlocteur, mais le Bouddha a-t-il jamais parlé de bouddhisme?? Il a parlé de souffrance, cessation, comment faire pour ça, et tout le reste c'est de la tuyauterie, de la technique, que parfois on porte au pinacle alors que ce sont des outils à pratiquer.
Si on pinaille sur l'interprétation de la notice technique (désolé de comparer les sutras à cela, mais je pense qu'en fait leur usage est celui-là, à la fin!), à quoi bon?? C'est en ouvrant le capot, et en mettant les mains dans le cambouis, qu'on va voir vraiment si ça marche ou pas, si x ou y avait bien compris. Et pour qui en a l'expérience, souvent quand on est plusieurs, chacun amène ses erreurs de compréhension, mais aussi ses qualités propres.
Certains viennent ici avec une histoire propre. OK.
Simplement, comme je disais à Kaikan en mp, la différence qu'on a ici en Occident par rapport à un pays asiatique, c'est que le bouddhisme s'implante dans une région dont l'influence culturelle est judéo-chrétienne. Qu'on ait été éduqué ou pas dans ce jus-là, il marque notre culture, notre vision, notre histoire, et qui d'entre nous ici peut prétendre le contraire?
C'est je pense une grande différence de perception de la chose.
Après, fondamentalement la compréhension de ce que le Bouddha et ses suivants ont voulu dire, c'est partout pareil, car l'humain est toujours le même.
cela dit, le dharma a toujours cotoyé toutes les autres religions qui le voisinaient sans jamais exclure ni absorber.
Mais en s'y adaptant.
Même le zen, est imprégné de shingon, de diverses influences, et est-ce que c'est génant?? Pour moi non.
Je vais chez des viets, et chez eux Jésus et Kannon reçoivent le même encens sous la photo des ancètres...donc!...
J'étais juste heurté par le ton que prenaient certaines discussions, où je trouve qu'on force le trait de lm'identité bouddhiste, et que c'est tomber dans le même travers qui est dénoncé au nom du respect de celui-ci. Autrement dit la tentation de succomber à une représentation du bouddhisme qui soit aussi figeante que celle du judéo-christianisme qui est dénoncée.
Pour ma part, il n'y a pas à juger : quelqu'un qui vient ici, même s'il parle d'autre chose que de bouddhisme, vient sur un forum dédié à cela : la question serait donc plutôt : que vient-il chercher, quel est son problème, son manque, le lien qu'il veut faire??
je ne crois pas qu'en rabattant le caquet au nom d'une souffrance qu'on a subie et pas vraiment exprimée en tant que tel, mais en brandissant la connaissance qu'on a en réponse, on mette l'humain et sa capacité et de souffrance et de dialogue et de réconciliation au centre du dialogue.
La question qui se pose surtout au milieu de tout ça, c'est les comptes qu'on a à règler avec notre culture, et si on ne se cacherait pas derrière le bouddhisme pour oublier cette plaie là.
car je pense qu'on ne la surmontera pas en l'oubliant, mais en la reconnaissant et en lui donnant une place dans notre histoire.
Là on pourra être bouddhiste vraiment.