Je profite que ce sujet soit encore ouvert pour m'inspirer d'une réflexion de lumpinee sur le fil "Animaux et souffrance". Je publie ici cet article parce qu'il n'a pas particulièrement trait à la souffrance mais entre bien d'avantage dans le sujet de ce fil.
Lumpinee a écrit:Je voue à nos amis à plumes et à poils un amour et un respect sans bornes.
Mais même si je les considère comme mes égaux, d'un point de vue spirituel, nous sommes différents. A cause de cette histoire de bien et de mal, et à cause de notre proportion à évoluer.
Les crocodiles chassent aujourd'hui comme il y a 200 millions d'années, les escargots se cachent dans leur coquille, comme il y a 500 millions d'années. Ils évoluent très peu dans notre monde.
Les animaux me semblent avoir une place de choix dans l'évolution de l'humain.
Ils sont pour nous un aspect de nous-même qui nous interroge.
Ils représentent quelque chose d'obscure et à la fois de clair.
En premier lieu, obscure, car leur sensation d'être, leur vécu purement instinctif nous est devenu étranger tant la réflexion s'est installée en nous, réflexion produisant le fait que nos mouvements pulsionnels peuvent être posés comme sujet, avec comme résultat une distanciation et probablement une lenteur lors de nos prises de décisions. Il y'aurait bien ce que nous pourrions nommer une réflexion entre l'acte premier auquel nos pulsions nous inviteraient et l'acte effectif. C'est là entre autres qu'en effet, cette réflexion portant sur ce qui est bien ou mal, donc sur la morale, serait vectrice de la formation d'un esprit proprement humain ; par ce que cette morale implique comme recul par rapport à nos réactions primitives.
Le deuxième point donc ; l'animal apporte une clarté en négatif sur notre existentialité d'être humain en tant que tel, existentialité liée à la place que nous nous octroyons relativement à l'animalité et au fait que nous pouvons nous définir comme n'étant pas des animaux. Que cela soit effectivement vrai ou non que nous ne soyons pas des animaux, réfléchir sur le sujet implique me semble-t-il de fait entre eux et nous une distinction de principe.
Mais en quoi serions-nous des non animaux plus précisément et selon quels attributs ?
Les Dieux, les êtres célestes de la mythologie humaine ont souvent revêtu des traits d'animaux, en effet, par là, il semblerait que l'homme a en conscience la faculté de comprendre, de s'inspirer et d'intégrer les qualités de chaque animal, là où les animaux dans leur infinie variété possèderaient chacun selon son espèce une forme de perfection de manière inconsciente.
La conscience serait donc cette non-animalité par laquelle l'homme définirait ce qui le distingue et la perfection de l'animal serait seulement visible pour l'être conscient que nous sommes. Il faut noter que certains affirment que l'animal possède une conscience, disons alors que l'homme possèderait de ce fait à la différence de lui, une conscience de conscience. La conscience de conscience serait alors ce par quoi l'homme s'autodéfinirait lorsque l'animal se trouverait peut-être seulement au stade où il n'est pas conscient d'être conscient. C'est là, nous pouvons le constater en effet, une manière de réitérer une perspective différenciatrice entre l'humain et l'animal.
(Il est à noter au passage qu'au niveau symbolique, les figures animalières comme pratiquement tous les symboles, revêtent un aspect positif et négatif. Mais je pense sans m'étendre sur le sujet, que leurs aspects négatifs servent également dans une perspective de perfectionnement à dévoiler en chacun ce que nous sommes susceptibles de dépasser.)