Frédérique a écrit:l'important est de mesurer consciemment ses faux-pas, et de les faire de moins en moins souvent, de plus en plus petit...jusqu'à plus du tout.
Il y'a un peu du funambule dans cette histoire
Sauf qu'on a le droit de tomber, aïe !
Frédérique a écrit:l'important est de mesurer consciemment ses faux-pas, et de les faire de moins en moins souvent, de plus en plus petit...jusqu'à plus du tout.
Autrement dit, "lorsque vous atteindrez la pure conscience, vous n'aurez plus aucun problème, et donc, il n'y aura plus besoin de solutions".Deepak Chopra a écrit:It’s about what Mr. Chopra says in his tweet. And what he says is this:
When you reach pure awareness you will have no problems, therefore there will be no need for solutions.
Brad Warner a écrit:Il y a de cela un ou deux blogs, Broken Yogi a posé un commentaire qui disait, “Brad mélange les catégories. Je ne puis pas sauter à la perche à 6 mètres comme un athlète olympique, mais je ne crois pas que cet athlète me traiterait d'infirme si moi je n'y arrive pas… De même, je ne suis pas éveillé, mais je ne suis pas spirituellement infirme non plus.”
En réponse, j'ai écrit quelque chose du genre, “L'Eveil (je déteste ce mot) n'est pas du saut à la perche à 6 mètres. C'est davantage comme de marcher jusqu'à la salle de bains, si je devais continuer sur cette métaphore. La plupart des gens, au lieu de marcher jusqu'à la salle de bains, qui (disons) se trouve à 6 mètres de distance, tentent d'y arriver en sautant à la perche. Sauf qu'ils ne peuvent pas, parce que le plafond est trop bas. Et pourtant, ils essaient encore et encore et continuent de se blesser. La perche se casse, ils se tapent le crâne au plafond, ils s'en veulent de ne pas y arriver, et il faudrait quand même qu'ils aillent pisser. La seule chose qu'une personne éveillée (je hais ce terme) fait de différent, c'est qu'elle se contente de marcher droit sur la salle de bains, fait son affaire et s'en retourne au lit.”
Yudo, maître zen a écrit:
Ce qui est extrêmement difficile à admettre pour le commun des mortels (et c'est bien là ce qui fait la fortune et la gloire de tant de gourous, et de godos deshimaristes) c'est l'idée que l'Eveil soit un retour à l'ordinairitude (pour parler Royal). Ce qui attire les gens à la pratique, c'est justement la promesse de lendemains meilleurs, et d'une élévation tangible (sociale, en particulier) dans une hiérarchie. La seule chose que la pratique fasse réellement, c'est nous ramener à la réalité la plus ordinaire des choses, et à constater la merveille que c'est.
C'est comme la recherche de la pierre philosophale qui transforme le plomb en or et permet d'atteindre l'immortalité. Je trouve que tout est bien organisé dans le sens que le plomb considéré de nature "vile" (les préjugés ont la vie dure, parce que ceci dit pour un "pauvre d'esprit" c'est-à-dire un "ignorant de savoir", ce n'est pas plus vil ou plus noble que l'argent, parce qu'un métal est un métal (les "pauvres" ne font pas dans le détail)), donc je disais le plomb, métal entaché de vilains poisons qui l'empêchent d'être de l'or, va devenir dans la recherche de la pierre phi., un moteur pour ne pas dire une formule 1 de la recherche des "magiciens", mais ça ne concerne que les magiciens riches, c'est-à-dire ceux qui ont les moyens d'essayer tous les poisons (ceux qui ont les moyens d'acheter des poireaux empoisonnés au supermarché pour faire leur potion) et si dans leur recherche de l'immortalité, ils sont pas morts avant à force de tester des potions empoisonnées, ils finissent par réaliser qu'il vaut mieux cultiver ses propres poireaux et que la magie est Naturelle, un "Enchantement" quotidien, forcément ils réalisent à quel point avant de réaliser ça, ils étaient "ignorants" d'ignorer les magiciens "pauvres" qui n'ont pas besoin de le réaliser puisqu'ils cultivent naturellement leurs poireaux (ou les récupèrent à la fin du marché....)Yudo, maître zen a écrit:Les gens souvent rejettent la vérité parce qu'elle n'est pas assez "glamour", c'est-à-dire enchantée.
[Petite digression: le mot "glamour", tout comme le mot "grimoire," tous deux ayant rapport avec la magie et l'enchantement, sont des déformations du mot "grammaire", car le savoir, c'est de la magie, pour les ignorants.]
Yudo a écrit:Ce qui est extrêmement difficile à admettre pour le commun des mortels (et c'est bien là ce qui fait la fortune et la gloire de tant de gourous, et de godos deshimaristes) c'est l'idée que l'Eveil soit un retour à l'ordinairitude (pour parler Royal). Ce qui attire les gens à la pratique, c'est justement la promesse de lendemains meilleurs, et d'une élévation tangible (sociale, en particulier) dans une hiérarchie. La seule chose que la pratique fasse réellement, c'est nous ramener à la réalité la plus ordinaire des choses, et à constater la merveille que c'est.
Fred a écrit:Frédérique a écrit:l'important est de mesurer consciemment ses faux-pas, et de les faire de moins en moins souvent, de plus en plus petit...jusqu'à plus du tout.
Il y'a un peu du funambule dans cette histoire
Sauf qu'on a le droit de tomber, aïe !
Yudo, maître zen a écrit:C'est juste qu'il me semble, sur le long cours, que ce sont les escrocs qui parlent le mieux de ces sujets, et qui, surtout, nous disent le mieux ce que nous souhaiterions entendre...
Yudo, maître zen a écrit:Tu vois, Lumpinee, à propos de Deepak Chopra, Brad écrit un truc simple. Il reçoit un tweet de Deepak Chopra qui dit:Autrement dit, "lorsque vous atteindrez la pure conscience, vous n'aurez plus aucun problème, et donc, il n'y aura plus besoin de solutions".Deepak Chopra a écrit:It’s about what Mr. Chopra says in his tweet. And what he says is this:
When you reach pure awareness you will have no problems, therefore there will be no need for solutions.
Brad dit que si ce n'était que DC qui croit cela, ce ne serait pas trop grave. Le problème c'est que cette opinion est partagée par vraiment beaucoup de monde. Moi-même, avant de croiser le chemin de Nishijima, c'est ce que je croyais.
Sauf que c'est de la bouse. Ça n'a de sens, ou une part de vérité, que d'une façon très symbolique.
Lumpinee a écrit:
ils n'ont pas la science infuse. Il faut faire la part des choses dans n'importe quel enseignement. Je disais juste que Chopra a parlé de choses très intéressantes dans ses livres.
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour ces histoires d'éveil (je voulais en parler d'ailleurs). Ce sont des conneries. Je sais pas pourquoi Bouddha a parlé de ça comme d'une explosion nucléaire, comme si on avait le paradis sur terre. Moi le premier, quand j'ai commencé à le chercher, je m'étais imaginé des choses qui relèvent plus du fantasme que de la réalité.
Yudo, maître zen a écrit:D'où la question qui se pose: Combien parmi ceux qui ont connu T. Deshimaru ont vraiment compris ce qu'il vous racontait?
Kaïkan a écrit:Yudo, maître zen a écrit:D'où la question qui se pose: Combien parmi ceux qui ont connu T. Deshimaru ont vraiment compris ce qu'il vous racontait?
Tout compris ? La réponse est facile : aucun.
Par contre il y en a plus qu'on pense qui ont compris je dirais : suffisamment. Et dans cette liste je vais en étonner plus d'un, mais je mettrais OWG de Strasbourg - Weiterswiller. Parce qu'il y avait un grand moine du nom de Jean Shôgen Baby (son nom de dharma était Mokudo) qui a vraiment guidé le dojo de Strasbourg dans le non-saisir, la non-obtention, et qui a donc influencé très fortement tous les moines qui ont eu la chance de le connaître.
Donatella a écrit:Chers amis, je voudrais revenir rapidement sur l'anecdote des chats de Brad et je vous prie de m'excuser si je le fais encore une fois en retard, (...)
Je voudrais expliquer pourquoi selon moi le texte de Brad, loin d'être grossier et vulgaire, comme il a peut-être pu paraître à certains, est au contraire très correct: le style en est zen, sans le moindre doute (et cela peut plaire ou pas) mais la substance exprime l'enseignement du Bouddha avec beaucoup de clarté.
En effet, comparer l'"Eveil" à l'exécution des fonctions corporelles nous ramène de suite à un point fondamental de l'Enseignement: "spirituel" et "corporel," "noble et "vulgaire" ne sont que des adjectifs qui expriment des jugements formulés par notre esprit, et ne sont pas la réalité véritable des choses.
Du point de vue de qui a une vision "élevée" du chemin spirituel, la comparaison avec la merde des chats peut certes paraître grossière. Mais du point de vue des chats, leur merde n'a rien de vulgaire ni d'inopportun, au contraire! Le fait est que nous ne réussissons presque jamais à nous détacher de nos points de vue, malheureusement.
L'extraordinaireté du Bouddha, nous dit Brad, ne lui venait pas du fait de posséder des pouvoirs "spéciaux", mais d'avoir compris aussi profondément ce piège de l'esprit, dans lequel nous tombons tous continuellement, et qui nous empêche d'affronter avec légèreté, sérénité et sagesse l'ordinaireté de la vie.
si la pratique est sans but, en principe, il n'y a pas de "départ" non plus ^^ c'est toute la "magie" de l'impermanence.Lumpinee a écrit:Un escroc a dès le départ l'intention de vous nuire.
et je trouve que le "regard" est corrélé au jugement qui "tranche". Ce qui n'est pas sans rappeler l'histoire du chat coupé en deux par le maître (je sais plus lequel) que deux moines (je sais plus lesquels non plus) faisaient caguer à dire c'est mon chat, non c'est le mien, patati patata !ne regardez pas
avec
Yudo, maître zen a écrit:Je vois, et je commence à comprendre le sel de ton point de vue. C'en est d'autant plus triste. A la limite, que les autres se prennent au piège de leurs propres mensonges est rageant, mais aussi ridicule et donc risible. Ce que tu décris est bien plus dommage, d'une certaine manière.
Il parait que Pauli a "travaillé" avec Jung.esprit du débutant a écrit:entre Dirac et Pauli (2 physiciens du début du 20ème siècle)
fonzie a écrit:Bonjour,
Est-ce que quelqu'un sait de qui est cette citation ?
"Aucun des deux n'est la Voie du Milieu, mais les deux l'illuminent "
(3) Les quatre couches philosophiques.
Nous avons examiné les quatre croyances fondamentales de la Mûlamadhyamakâkarikâ et les quatre points de vue philosophiques du Shôbôgenzô. Pouvons-nous maintenant trouver la même structure en quatre phases dans l'oeuvre de maître Bokuzan ? Le passage qui suit est tiré du chapitre Bussho (La nature de Bouddha) du Shôbôgenzô Keiteki:
"Les montagnes sont hautes et l'océan profond ; un homme marche debout et un rat court sur une poutre. Tout cela est du ressort de philosophies superficielles. Même le mont Fuji peut être détruit et même l'océan peut être enseveli si nous le voulons. Ce que nous voyons devant nous relève tout entier de philosophies séculières et manifeste une forme superficielle. S'il est un moment quelconque où le ciel et la terre changent tout entiers, il n'est rien qui puisse être dit immuable pour l'éternité. Il n'y a ici aucun fait qui puisse être décrit par : 'le Tathâgata est toujours constant et il n'y a ni changement ni transformation'. Ce sont toutes des philosophies superficielles. Les concepts sont donc eux aussi superficiels. Et c'est pour cela que les gens sont tout le temps en train de réitérer [leur croyance dans le concept] de « vacuité ». Dans de telles situations, lorsque nous pensons aux faits et à la forme, même s'ils ne sont théoriquement que forme vide, ils sont simplement la véritable existence de toutes choses et phénomènes en forme réelle. De ce fait, lorsqu'on les considère en théorie, ils sont des formes de la vacuité, mais lorsqu'on les considère factuellement, ils sont inévitablement existence réelle. C'est pour cette raison que nous disons qu'en réalité, l'existence et la non-existence sont toutes deux des concepts superficiels. Et nous disons donc que ce qui est différent de la non-existence et de l'existence est la Voie du Milieu. Cette dernière n'est pourtant rien d'autre qu'un nom. Si on oublie l'existence/non-existence, il n'y a rien qui s'appelle la Voie du Milieu. Mais en abandonnant l'attachement à l'existence/non-existence, nous les considérons tous comme la Voie du Milieu. En vertu de cela, dans la théorie de Tendai on dit : « aucun des deux n'est la Voie du Milieu, mais les deux l'illuminent ». Là où nous nions que celle-ci soit différente de l'existence comme de la non-existence, la [vraie] existence tout comme la [vraie] non-existence sont directement la Voie du Milieu. Celle-ci est directement la Nature de Bouddha".
Ce passage nous montre que maître Bokuzan accepte l'existence et la non-existence en tant que concepts, mais les tient pour superficiels, n'étant autres que des pensées dans nos cerveaux et des résultats de nos perceptions. Il affirme que la Voie du Milieu est ce qui est réel et différent des concepts, et il l'identifie avec la nature de Bouddha. Dans le Gyôbutsu-yuigi (L'attitude digne du Bouddha agissant) du Shôbôgenzô Keiteki, maître Bokuzan écrit : "'Comme les bouddhas se trouvent dans l'état de vérité de bouddha, ils ne recherchent pas l'illumination'. Illumination signifie ici l'illumination équilibrée ou illumination splendide, mais il est inutile d'attendre l'effet bouddhique d'illumination équilibrée ou d'illumination splendide. Dire qu'il n'est pas nécessaire de s'attendre au résultat de l'illumination, est la pensée du Maître à l'effet que les bouddhas du passé, du présent et du futur sont tout simplement le Bouddha agissant. 'Maîtrise de l'action dans l'état de vérité ascendant de Bouddha'... Les bouddhas ne demeurent pas à la place des bouddhas, et on décrit cette situation comme étant l'état ascendant de Bouddha. Nous y replacer s'appelle maîtrise de l'action. Maîtriser l'action dans l'état ascendant de Bouddha, ou entrer directement dans la condition de Bouddha n'est que rencontrer Bouddha nous-mêmes ici et maintenant, et il est impossible pour nous [d'y arriver] lorsque nous nous contentons d'en discuter. Sur quoi devrons-nous nous appuyer ? Nous nous appuyons sur le Bouddha agissant. Il est donc nécessaire de comprendre ce dernier; là où nous agissons, il apparaît aussitôt. Quand nous pratiquons Zazen d'un pouce, nous pouvons devenir bouddha d'un pouce. Le Bouddha n'a pas de défaut. Vouloir devenir bouddha n'est qu'une illusion. Au lieu d'y penser, contentons-nous de pratiquer Zazen : là existe directement le Bouddha."
Ces phrases montrent la maîtrise qu'avait maître Bokuzan de l'action et de Zazen.