Dont acte et merci ! Par contre vouloir parvenir quelque part, est-ce encore l'Eveil ?
J'en doute, modestement et ...
sereinement
Je vois l' éveil comme quelque chose de tout à fait désarticulant, et pour pouvoir enseigner il me semble qu'il soit nécessaire de complètement se restructurer...Le vrai maître doit avoir une maîtrise totale de la voie, et ainsi échapper à toutes illusions...C' est dans ce sens là que je conçois la transmission, comme une assurance pour le nouvel enseignant de s'être bien recadré, mais aussi comme une assurance que l'enseignement traditionnel soit pérennisé...lausm a écrit:Bien sûr que l'éveil peut s'atteindre par ses propres moyens.
MAis la transmissions, s'occupe de certifier la chose.
Elle ne sert d'ailleurs qu'à cela, à transmettre la certification, car l'éveil, on ne le transmet pas : il se vit.
Parvenir ?...non, la connaissance du but ultime n' est pas accessible à notre conscience... par contre une fois le cheminement devenu conscient, il s'en va de le poursuivre...ainsi la seule préoccupation qui nous soit accessible, serait de révéler le chemin lui-même...ce chemin que je perçois comme étant confondu avec notre intention originelle comme avec le but lui-même...ce souffle qui nous pousse et nous aspire...Tangolinos !
Dont acte et merci ! Par contre vouloir parvenir quelque part, est-ce encore l'Eveil ?
J'en doute, modestement et ...
« Dans une vision du temps linéaire qui entraîne et implique la causalité, il va de soi que la réalisation d'un état d'être provient d'une cause antérieure qui l'a produit... même la réalisation de l'Eveil. Cependant, le Zen et sa posture Zazen impliquant Shikantaza (être là assis tout simplement) se situe à priori dans un temps qui n'est pas linéaire et que Dogen nomme UJI, Temps-qui-est-là, temps « hors-Temps » condition de possibilité et d'actualisation du « paraître » d'un temps qui défile du passé vers le futur.
Ainsi donc UJI, semblable au Dasein Heideggerien, ne peut être causé bien que fondateur et les figures mythiques des 7 Bouddhas de la Conférence du Foukanzazengi n'en sont que la personnalisation à des époques également mythiques mais aucunement cause de la réalisation de Gautama il y a 2600 ans. Maitre Kozen en apporte d'ailleurs démonstration quand il explique que, dans un premier temps, Gautama s'appliqua lui-même au grand effort dans le but d'atteindre les sphères supra-divines, qu'il y renonça dans un second temps en se dépouillant de son corps et de son esprit et qu'ainsi, ayant réalisé l'inanité et la vacuité de ce qu'il croyait sien et sa traduction égotique, il découvrit qu'il n'y avait rien à découvrir ni personne pour le faire, ce qui l'amena à constater « ... quand j'ai atteint le Nirvana, je n'ai rien trouvé... »
« Malgré mon accord mentionné à l'alinéa précédent, je pense qu'il nous faut intégrer à notre discours un concept éminemment Dogennien, à savoir : le moment Tel Quel ou plus simplement le Tel Quel (INMO)
Précisément dans l'épisode du Mont des Vautours que tu rapportes le moment Tel Quel me semble fondamental, par lui-même bien entendu mais par ce qu'il implique quant à notre propos. En effet, quand Shakyamuni élève la fleur d'udumbara seul Kashyapa comprend et répond par un sourire, c'est la transmission et la certification j'en suis d'accord mais fondamentalement c'est bien plus qu'un fait historique. Qu'est-ce que cela implique ?
Cela veut dire que ce moment Tel Quel (les grecs diraient : Kairos) est un événement, un instant unique où se dévoile une Réalité plus profonde que le moment historique de la simple rencontre, Réalité impersonnelle à laquelle chacun appartient et qui lui appartient même si très peu la reconnaîtront faute d'un minimun d'attention à ce moment Tel Quel. C'est UJI, le Temps-qui-est-là dont la réalisation peut être « abrupte » ou « progressive », c'est le jeu de Prajna non-discriminante ou plus exactement l'Usage simultané de Dhyana et de Prajna.
kaïkan a écrit:
(...)
Le Bouddha historique a eut une transmission, on ne se certifie pas soi-même, si un maître transmet à un disciple c’est justement le zen.
(...)
Très très juste...Mais lorsqu'on la voit comme telle, elle est lourde.
1/Quelle que soit l'expérience que l'on puisse avoir, si on ne trouve pas les oreilles pour faire bouger sa langue, cette expérience restera dans le silence. Que ce soit avant ou après l'éveil, il me semble bien que Bouddha a du forcément être entouré.kaïkan a écrit:
1/Le Bouddha historique a eut une transmission : je veux seulement dire qu’il a eut des enseignements de nombreux maîtres avant son éveil. Tout ne lui est pas tombé du ciel tout rôti.
2/on ne se certifie pas soi-même : Je fais allusion à ceux qui s’autoproclament maîtres zen, et aussi au fait que l’on est jamais Bouddha pour soi-même. (les autres disent c’est un Bouddha, on répond :"non, non je suis à mi-chemin).
3/Très très juste...Yudo a écrit:Mais lorsqu'on la voit comme telle, elle est lourde.
tangolinos a écrit:
3/J' imagine bien la lourdeur que vous pouvez ressentir d'avoir endossé cette responsabilité, mais peut-être auriez-vous tendance à trop vous y attacher... J' espère pour vous que vous ressentiez une résonance suffisante avec votre propre voie... en tout cas, je vous le souhaite, et j' en profite pour vous adresser à tous un grand merci, au nom de la voie, si je peux me permettre de parler en son nom.
chakyam a écrit: TOUT est zen
Une autre anecdote intéressante à ce sujet, c'est Brad Warner qui la raconte. En bon anarchiste punk, lorsque Nishijima lui a dit qu'il voulait lui transmettre le Dharma, il a voulu refuser. Nishijima lui a alors dit que ce n'était pas grave, que ce n'était qu'une cérémonie, mais que, pour lui, à partir du moment où il l'avait dit, Brad avait la Transmission, cérémonie ou pas.chakyam a écrit:Bonjour Kaïkan !
(...) je considère que le maître se transmet à lui-même en vertu du principe : seul le bouddha connaît le bouddha - mais du point du vue des individus – même s'ils ne se vivent pas comme tels – ce postulat est farfelu puisqu'il y a 2 EXISTANTS en présence.
Il est utile également de relire les chapitres VI et VII du Lankavâtara sûtra dont je donne le lien :http://zenmontpellier.voila.net/fr/sutras/lanka4.html-Un feu de bois en se consumant devient cendres ; les cendres ne retournent jamais à l`état de feu de bois. Tout de même, nous ne devrions pas regarder le feu de bois comme un avant et la cendre comme un après. Nous devons réaliser que le feu de bois est dans la position du feu de bois avec ou sans avant ou après. La cendre est dans la position de cendre avec ou sans avant et après. Nous ne pouvons pas plus revenir en vie après notre mort que le feu de bois ne peut redevenir feu de bois à nouveau après être devenu cendres.
En Bouddhisme par conséquent il est dit que : La vie ne devient jamais la mort.
La vie est au-delà de la conception de la vie, que la mort ne devient pas la vie. La mort est au-delà de la conception de la mort. Vie et mort sont tous deux seulement une étape de temps juste comme hiver et printemps. De la même façon nous ne devons pas penser que l`hiver devient le printemps, ou dire que le printemps devient l`été.
- Quand nous atteignons l`illumination (Satori), c`est exactement comme la lune se reflétant dans l`eau. (A ce moment) la lune ne devient pas mouillée ni l`eau agitée. La lumière de la lune, aussi vaste soit-elle, se reflète sur une petite quantité d`eau. La lune entière et le vaste ciel se reflètent tous deux même dans une goutte de rosée sur l`herbe ou toute autre goutte d`eau.
(Dans ce cas) Comme la lune n`agite jamais l`eau, de même le Satori ne détruit jamais l`homme. Comme la goutte de rosée ne gêne jamais (le reflet de) la lune, de même l`homme n`entrave jamais le Satori. Le plus fort la lune se reflète dans l`eau, le plus haut est la lune. Nous devrions réaliser que la longueur et le manque de temps sont en unité avec le beaucoup et le peu d`eau, ainsi que le lointain et le proche de la lune.
Yudo, maître zen a écrit:Une autre anecdote intéressante à ce sujet, c'est Brad Warner qui la raconte. En bon anarchiste punk, lorsque Nishijima lui a dit qu'il voulait lui transmettre le Dharma, il a voulu refuser. Nishijima lui a alors dit que ce n'était pas grave, que ce n'était qu'une cérémonie, mais que, pour lui, à partir du moment où il l'avait dit, Brad avait la Transmission, cérémonie ou pas.chakyam a écrit:Bonjour Kaïkan !
(...) je considère que le maître se transmet à lui-même en vertu du principe : seul le bouddha connaît le bouddha - mais du point du vue des individus – même s'ils ne se vivent pas comme tels – ce postulat est farfelu puisqu'il y a 2 EXISTANTS en présence.
kaïkan a écrit:Yudo, maître zen a écrit:Une autre anecdote intéressante à ce sujet, c'est Brad Warner qui la raconte. En bon anarchiste punk, lorsque Nishijima lui a dit qu'il voulait lui transmettre le Dharma, il a voulu refuser. Nishijima lui a alors dit que ce n'était pas grave, que ce n'était qu'une cérémonie, mais que, pour lui, à partir du moment où il l'avait dit, Brad avait la Transmission, cérémonie ou pas.chakyam a écrit:Bonjour Kaïkan !
(...) je considère que le maître se transmet à lui-même en vertu du principe : seul le bouddha connaît le bouddha - mais du point du vue des individus – même s'ils ne se vivent pas comme tels – ce postulat est farfelu puisqu'il y a 2 EXISTANTS en présence.
Bonjour Yudo,
Par conséquent, si Mokudo Taisen a souhaité le shiho au japonais (dont je ne me souviens pas le nom), même si ce dernier l'a refusé, même si la sotoshu ne l'a pas transmis après la mort de Deshimaru, alors ce shiho est quand même transmis.
Par conséquent tu affirmes avec certitude que M° Deshimaru a transmis et que c'est à un japonais même si c'est dur à avaler (je reprends tes mots).
Il semble donc que tu ne sois pas au courant de ceci : après son décès, nous avons trouvé dans les papiers de sensei deux listes de moines qu'il voulait "shihoter". Ainsi que des courriers en ce sens à la sotoshu.
Dans la deuxiéme liste (cinq noms) Kosen,Mokusho et Yuno étaient les trois premiers.
Suivant ton raisonnement, ils pouvaient donc recevoir la transmission de Niwa zenji en lieu et place de M° Deshimaru. (ce qui c'est d'ailleurs passé.)
Merci pour cette intéressante précision.
kaïkan a écrit:
Bonjour Yudo,
Il est exact de dire que Narita à été reçu froidement car Mokudo Taisen venait de mourir. Tu ne peux imaginer l'immense chagrin proche du désespoir qui planait sur le temple.
De plus, il est vrai, certains ont cru bon de faire courir des rumeurs de reprise de l'AZI par Narita. Tout le monde savait pourtant que Narita était venu sur invitation de Deshimaru (envoyée avant de tomber malade). Mais comme il était un disciple de Kodo Sawaki (comme Deshimaru), certains ont craint qu'il ne prenne de l'importance.
Ces histoires politiques je les ai très mal vécues. Encore maintenant il me reste beaucoup de souvenirs coincés dans la gorge. Cependant je fais attention, pour ma propre éthique à ne pas mettre tout les gens de ce mouvement dans le même sac.
De nombreuses personnes se dévouent et sont très intègres dans l'AZI.
Avant de jeter la pierre je pense à ces derniers...
Kaîros et Fukatoku auraient donc un lienchakyam a écrit:Bonjour Kaïkan !
...
Cela veut dire que ce moment Tel Quel (les grecs diraient : Kairos) est un événement, un instant unique où se dévoile une Réalité plus profonde que le moment historique de la simple rencontre, Réalité impersonnelle à laquelle chacun appartient et qui lui appartient même si très peu la reconnaîtront faute d'un minimun d'attention à ce moment Tel Quel. C'est UJI, le Temps-qui-est-là dont la réalisation peut être « abrupte » ou « progressive », c'est le jeu de Prajna non-discriminante ou plus exactement l'Usage simultané de Dhyana et de Prajna.
C'est également par l'un et l'autre la reconnaissance de leur identité fondamentale parvenue à son plein épanouissement.
C'est ainsi que l'action du Maitre est fondamentale, bien sur et je ne la conteste pas, mais tellement plus pertinente quand face à lui se trouve un élève qui au travers de sa propre démarche a permi l'éclosion de leur visage originel. C'est fukatoku, partiellement insaisissable par les mots dont j'espère, malgré la difficulté, que la formulation que j'en propose réduira la différence que tu notes dans ton précédent message et qui me semble pourtant se réduire.
À bientôt
Ce serait plutôt Cit-Shakti qui orchestre (spiel bewustsein), le jeu de la conscience vu aussi comme la danse de Shiva.c'est le jeu de Prajna non-discriminante ou plus exactement l'Usage simultané de Dhyana et de Prajna.
Yudo, maître zen a écrit: (un peu comme le sangha de Kosen qui considèrent qu'il n'y a de Zen que chez eux).
Yudo, maître zen a écrit:
Ce n'est pas pour rien que j'ai posté ce texte de Brad Warner qui montre qu'aux USA, il existe une attitude plus généreuse et fraternelle, par rapport au Zen.