Je vais tenter une analyse de cet exercice nommé "mondo" 問答
(もんどう) questions et réponses, dialogue.
Beaucoup de mondo sont devenus célèbres et tous ceux qui s’intéressent au zen en connaissent plusieurs. Je vais essayer de dévoiler les mécanismes les plus évidents de cet échange traditionnel entre maître et disciple.
Parfois c’est le maître qui interroge le disciple, mais le plus souvent la question provient de l’élève, souvent après zazen. C’est cette dernière formule que je vais présenter.
Les rituels de politesse étant accomplis, le disciple pose une question qui lui parait très importante.
Ses motivations sont :
• Résoudre un problème qui le préoccupe (meilleure motivation).
• Garder ou créer un lien de proximité avec le maître (motivation moyenne).
• Paraître intelligent, se faire valoir (motivation inférieure).
Le maître donnera une réponse appropriée, parfois rugueuse, souvent en forme de kõan.
Son intention est :
• Comprendre profondément l’état actuel du disciple.
• Comprendre la véritable question cachée qui préoccupe le disciple.
• Réagir de façon à susciter l’éveil du questionneur.
• Répondre à la question réelle cachée sous la question posée.
Le mondo est vraiment compris par les deux acteurs principaux qui se parlent, les spectateurs ne peuvent que donner une interprétation suivant leur niveau de compréhension du Dharma. Il reste cependant toujours un mystère, un secret entre les deux protagonistes, et cela ne peut être compris par personne que eux-mêmes.
Il y a encore beaucoup à dire sur le sujet, mais j’ai donné la vision me semblant la plus simple et la plus directe.
Bon dhyãna… (toutes vos réflexions sur ce sujet sont les bienvenues)