par lausm Mar 29 Juin 2010 - 0:05
Bonsoir.
Oui, Sylvie, quand je parle de maîtres, je parle de vrais maîtres, pas d'imposteurs spirituels!
Une chose est claire : en France, l'implantation du bouddhisme est récente, quarante ans ou plus, c'est fort peu à une échelle cosmique, et même de l'histoire humaine.
On est juste en train de débroussailler le terrain.
Il est clair pour moi que nouer une relation de maître à disciple ne dispense aucunement de garder discernement.
Par contre il est clair qu'il est difficile de s'autocertifer, voire dangereux.
Je pense d'ailleurs que si Tangolinos a exprimé son témoignage, c'est pour sortir de cet isolement et avoir confirmation de l'expérience. En se confrontant à d'autres.
après, il est clair que certains font un fond de commerce de ce désir des pratiquants, voire besoin, d'avoir des repères.
Hors, si celui que se présente comme maître, enseigne un prèt à penser non intégré dans son corps esprit, autrement dit enseigne un objet plus que de gèrer une expérience, cela limite à mon avis l'évolution du pratiquant.
et si certains discutent la chose, et montrent au "maître", ses limites voire son incompétence, alors là on entre dans les stratégies de pouvoir qui visent à dénier les sensations du disciple questionneur.
Hors, à mon sens, enseigner le dharma c'est s'exposer au bordel absolu du corps esprit. a la folie totale, douce ou terrible!
Pour ma part, j'ai cotoyé, hors ma folie intérieure, celle des autres, bien plus souffrants et dévastés que moi, par mon boulot (infirmier).
J'en ai appris peut-être plus sur comment essayer de faire voir la lumière à un humain que dans un dojo.
Un dojo, un coussin, c'est confortable, quelque part, si on ne va pas dans la souffrance réelle humaine : o,n peut aussi s'y protéger de soi- même et de ses peurs. On a des codes et des règles communes, on se rassure entre soi face au désastre du monde.
Hors le dharma véritable c'est voir en face ce rien qui est nous, voir que sans fondements nous sommes quand même.
Hors, cela ne peut se vivre, se sentir, se certifier, qu'avec un autre en face qui nous voit, que l'on voit, qui nous montre qu'on est être d'échange.
Donc le souci n'est pas tant ce qu'il y a avant ou après l'éveil, et la différence entre les deux, mais d'être réveillé, éveillé, de se réveiller quand on s'endort dans ses certitudes, dans son confort...de décider de se placer sur la ligne de rasoir entre avant et après.
Voilà le défi de notre temps, autrement plus grave et important que créer un temple ou se mettre à l'abir du réel dans un ronron prévisible et rassurant, en répétant des gestes mécaniques et croyant détenir un savoir particulier.
Alors que le savoir particulier, c'est de voir que le Coeur qui bat et vibre en nous, n'est pas fondamentalement différent qaue celui de qui est face à nous, qui nous est Autre.