entités séparées ?...Hummm, c'est pas évident à dire...Zenoob a écrit:La question de la créativité me semble particulièrement pertinente sur un forum bouddhiste. Il me semble que c'est une notion qui est peu compatible avec la philosophie mahayana, puisqu'elle présuppose des entités séparées, un "je" qui "crée" quelque chose d'entièrement nouveau à partir d'autres choses... C'est en fait une vision assez judéo chrétienne de la "créativité", non ?
Il y a bien certaines choses que ma conscience peut prétendre connaitre, et d'autre choses qui lui échappent...
Aussi le phénomène qu'est la créativité, c'est quand on pond quelque chose en plus qui échappe à la conscience...
Alors effectivement tant qu'on s'identifie à la conscience, on ne peut rester que dans une vision dualiste...
Par contre si on s'identifie à notre insaisissable être, alors on peut dire que rien ne lui échappe...or en toute humilité, il me semble plus raisonnable de penser que ma condition manifestée, ne me permet pas de saisir tout ce que voudrais dire l' être.
Aussi, il est difficile de dire que l' acte créatif est de nature transcendante ou immanente, tant l'identification qu'on adopterait prédéterminerait la réponse.
C'est marant, puisque cette argumentation, voudrait sous-entendre que nous n' existons pas en tant qu'individus, mais en même temps, elle prône la transcendance, en disant ce que j' ai souligné.Cela va dans le même sens que certaines récentes théories linguistiques, qui considèrent que nous ne sommes pas des sujets utilisant une langue qui leur serait extérieure, mais que nous sommes constitués de cette langue, que la langue, c'est nous, et que nous ne sommes que des incarnations ponctuelles d'une sorte de bain linguistique qui nous traverse absolument tous...
Alors les idées telles que ''Grand Horloger'' , ''Ordre du cosmos'', ''bain linguistique'' , ''etc'' ne sont pas si contradictoires que ça.
... Oui j' aime bien cette vision de ce que peut être l' Art....Peut être que l'art, c'est justement ce qui doit réussir à nous montrer cela, l'oubli de soi incarné dans un beau geste ? C'est ce que fait la poésie, par exemple. Il me semble que ce que nous révèle zazen, entre autres, en nous permettant de nous étudier, c'est à dire de nous oublier ( ), c'est que nous ne sommes rien d'autre qu'un vaste processus infini de changement et de transformation, de vraies oeuvres d'art !
Mais aujourd'hui, dans le monde artistique, il est tabou de prononcer le mot ''beau''...Hihi
Je dirais que peu importe le métier, il y a ceux qui ne font que répéter ce qu'ils ont appris, et il y a ceux qui arrivent à émettre une petite étincelle en +.
Il m' arrive souvent de dire aux jeunes, qu'il n' y a pas de sot métier, et qu'il s'agit d' émettre en permanence cette petite étincelle.
Pour assoir mes dires, je leur dit qu'il vaut mieux être le meilleur balayeur, que le plus mauvais président....Hihi