Zen et nous

Le zen, sa pratique, ses textes, la méditation, le bouddhisme, zazen, mu

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    Le Temps ? qu'est-il ?

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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Dim 23 Mai 2010 - 20:01

    GEANT
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Lun 7 Juin 2010 - 8:29

    Le temps passe... Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_eek
    à force d' y penser, le temps devient ma seule préoccupation... Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_basketball
    Ma préoccupation étant la seule réalité.... Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_scratch
    Je deviens le temps lui-même... Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_cyclops
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Lun 21 Juin 2010 - 9:42

    je regarde le temps passer, et je ne le vois pas
    j' écoute le temps passer, et je ne l' entends pas
    j' essai de l' attraper et il m' échappe
    c' est à se demander s' il existe

    si je fais abstraction de cet écoulement, il ne reste que le présent
    comme si le passé ne pouvait être qu' un rêve qui s'évapore
    comme si le futur était vide

    dans cet instant présent, seule subsiste la préoccupation
    cette préoccupation qui se débat dans tous les sens
    comme s' il y avait en elle tout ce dont on a fait abstraction.

    Là où se pose l' oeil, devient la seule préoccupation
    si je ferme l' oeil, un oiseau chante
    comme si ce chant contenait l' univers éternel.
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Mer 21 Juil 2010 - 6:03

    Tangolinos dit:

    L'amour
    On peut tuer par amour...
    On peut tuer pour l'amour...
    On
    peut même tuer l'amour...
    Y en a même qui aiment tuer...
    Comment
    pourrions nous encore croire à l'amour?
    et pourtant cela reste une
    pulsion souveraine que d'aimer et d' être aimé, "la pulsion de
    relier"...
    Le tueur ne peut être qu'un amoureux déçu, "la réaction de
    séparer, ce qu'il croyait avoir lié"...

    L'amour est éternel, il
    ne nous appartient pas, c'est lui qui nous possède....

    gigi dit:
    Ce genre d'amour n'est en réalité que passion

    L'Amour du coeur
    Ne possède pas
    Il est libérateur
    avec metta
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Mer 21 Juil 2010 - 10:07

    L'Amour du coeur
    Ne possède pas
    Il est
    libérateur

    Le tueur aurait pu le dire aussi.
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Mer 21 Juil 2010 - 15:33

    Tangolinos dit:
    Le tueur ne peut être qu'un amoureux déçu, "la
    réaction de
    séparer, ce qu'il croyait avoir lié"...

    gigi dit:
    Il aurait pu le dire
    Mais il n'aime pas pour autant

    l'Amour ne délie pas
    Car il ne lie pas

    avec metta
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Mer 21 Juil 2010 - 16:58

    "l'Amour ne délie pas Car il ne lie pas"
    L' Amour ne délie pas, la rupture ne peut-être qu' une réaction suite à une déception d' un amour devenu egocentrique.
    Si l' Amour ne lie pas, il reste néanmoins le lien entre l' aimant et l' aimé.

    L' Amour originel, qu'il me semble que tu veuilles exprimer, est bien dénué d' intention.
    Mais sa matérialisation crée des sensations de bonheur qui incitent à les perpétuer.
    Ainsi le souvenir d'un instant devient un lien dans le sens que "passé présent et futur" veulent se confondre.
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Mer 21 Juil 2010 - 17:59

    Tangolinos dit:

    L' Amour originel, qu'il me semble que tu veuilles exprimer, est bien
    dénué d' intention.

    gigi dit:
    Oui, pas d'intention

    l'origine n'a pas d'origine
    en cela je m'incline

    Tangolinos dit:

    Mais sa matérialisation crée des sensations de bonheur qui incitent à
    les perpétuer.
    Ainsi le souvenir d'un instant devient un lien dans
    le sens que "passé présent et futur" veulent se confondre.

    gigi dit:
    De là, l'importance du développement de la Sagesse Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_smile

    avec metta
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Mer 21 Juil 2010 - 18:56

    "l'origine n'a pas d'origine"
    ça ne l' empêche pas d'être la finalité.

    "en cela je m'incline"
    en même temps que tu t' inclines, tu te relèves.

    "De là, l'importance du développement de la Sagesse " Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_smile
    On est bien d' accord.
    Avec toutes les maladresses que l'on puisse avoir dans la frénésie à l' exprimer.
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Mer 21 Juil 2010 - 20:36

    Tangolinos dit:

    "l'origine n'a pas d'origine"
    ça ne l'
    empêche pas d'être la finalité.

    gigi dit:
    Ni commencement, ni fin
    Juste l' Impermanence
    Le temps n'est que concept
    avec metta
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 49f51910
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Mer 21 Juil 2010 - 21:57

    Il me semble bien que l' impermanence ne peut se percevoir que par l' écoulement du temps.
    La seule chose que l' on puisse affirmer comme permanente est bien l' impermanence.
    Et la notion de permanence ne peut se comprendre que par l' acceptation du concept de l' écoulement du temps.

    Merci pour tes illustrations, toujours d' à propos...
    Comme si metta était devenu un lien.
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Jeu 22 Juil 2010 - 0:12

    Tangolinos dit:

    Il me semble bien que l' impermanence ne peut se percevoir que par l'
    écoulement du temps.
    La seule chose que l' on puisse affirmer comme
    permanente est bien l' impermanence.
    Et la notion de permanence ne
    peut se comprendre que par l' acceptation du concept de l' écoulement du
    temps.

    Merci pour tes illustrations, toujours d' à propos...
    Comme
    si metta était devenu un lien.

    gigi dit:

    Il me semble bien que l' impermanence ne peut se percevoir que par l'
    écoulement du temps.

    L'apparition et la disparition des objets découle de la perception,
    nous y rajoutons le concept temporel pour que cela devienne linéaire
    avant,après, hier, demain, tout cela est relatif
    ce ne sont que des inventions, des moyens
    habiles pour fonctionner en ce monde
    sinon tout arriveraient au même moment
    ce ne serait pas très pratique
    le temps n'est qu'un concept

    avec metta
    gigi

    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Andy-g10

    texte intéressant Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_smile
    La notion du temps




    Par Charles Genoud




    1- L’entrée dans la
    recherche spirituelle.



    Ce matin, j’ai parlé du " manque ",
    cause fondamentale de notre engagement dans une recherche, une quête
    spirituelle. S’il n’y avait aucun manque, si nous expérimentions une
    constante plénitude, le mouvement qui nous pousse dans cette quête
    n’existerait certainement pas.


    D’une manière générale, cette quête peut
    être initiée par une expérience, un évènement, qui nous semble anormal
    et nous questionne, parce qu’il sort de l’ordre habituel des choses. Il
    peut s’agir d’une expérience d’ordre affectif, social ou philosophique
    qui nous interpelle tout à coup et fait que nous allons essayer de
    répondre à cette interpellation. Nous nous engageons alors dans une
    recherche, un questionnement, dans un approfondissement de notre
    connaissance de la réalité, de la réalité quotidienne.


    De telles expériences qui, pour nous,
    relèvent du désordre, peuvent créer le besoin de découvrir plus
    profondément la réalité du monde dans lequel nous vivons. Il peut
    s’agir, par exemple, de la mort d’une personne. Si nous imaginons la
    mort d’un de nos proches, nous pouvons en ressentir l’impact affectif.
    Mais, plus généralement, même dans le cas où il s’agirait de quelqu’un
    que nous connaissons peu, loin de nous, un impact d’ordre philosophique
    existe. C’est ce que Bataille exprimait en disant : " la mort trahit
    l’imposture de la réalité ". Cela veut dire que si la mort est possible,
    la réalité n’est pas telle que nous la percevons. Il y a
    incompatibilité entre le monde tel que nous le percevons et la mort
    d’une personne qui existerait réellement. Il n’est donc pas nécessaire
    qu’il s’agisse d’un proche donnant une dimension affective à
    l’évènement. Un choc d’ordre philosophique peut nous amener à
    questionner notre vision du monde, à nous dire qu’il y a peut-être
    quelque chose de faux dans la manière dont nous la percevons.


    Il y a deux ans, j’étais en Californie
    pour conduire une retraite. En me promenant à la périphérie de San
    Francisco, je suis entré dans une librairie. Je cherche souvent des
    livres d’auteurs français que j’aime bien, traduits en anglais, pour
    faire des citations. Les phrases sont parfois si précises que je ne veux
    pas faire la traduction moi-même.


    A ce moment là, je cherchais un livre de
    Maurice Blanchot. En le feuilletant, je suis tombé sur une phrase qui
    disait : " Le passé n’a jamais existé ". C’est une phrase extrêmement
    déroutante qui n’est cependant pas d’un rêveur ou d’un poète, mais qui
    traduit une réflexion profonde concluant que le passé n’a jamais existé.
    Si ce que dit Blanchot est juste, il est clair que notre vision
    ordinaire du monde doit être questionnée et changée. Si le passé n’a
    jamais existé, il est clair que la manière dont je vis, la façon dont je
    conçois le monde où je vis, ne sont pas en accord avec cette réalité.
    Tomber sur une telle phrase, sur une telle affirmation, peut être le
    facteur déclenchant qui nous fait entrer dans une recherche, pour
    trouver un ordre plus profond permettant d’inclure cette réalité,
    d’établir un rapport au monde intégrant la non-existence du passé.


    Un destin
    inhabituel



    Joseph Campbell, un professeur américain
    qui a beaucoup étudié les mythologies, a décrit le cheminement du
    héros, du chaman, du mystique, et a recherché des faits similaires dans
    les récits de leurs vies. Il en a trouvé plusieurs. Le premier est,
    qu’en général, ce futur chaman, saint ou sainte, mystique ou prophète,
    naît d’une manière inhabituelle, miraculeuse.


    Dès sa naissance, il est voué à un
    destin inhabituel. Il y a une rupture de l’ordre établi. Puis, ce destin
    paraît oublié : l’enfant vit de manière tout à fait ordinaire,
    découvrant et partageant les valeurs ordinaires du monde : les valeurs
    sociales, la vision du monde qui prévaut à son époque. Jusqu’au jour où
    un évènement vient lui rappeler son destin. Tout d’un coup, quelque
    chose dans sa vie lui montre que l’ordre établi n’est pas juste, que
    quelque chose est faux dans la vision ordinaire du monde. Dès ce moment,
    il ne connaîtra plus de repos jusqu’à ce qu’il ait réalisé une vision
    plus profonde, beaucoup plus vaste, lui permettant d’intégrer ce qu’il
    avait éprouvé comme un désordre. Ce besoin va le pousser à sortir du
    modèle établi, à le quitter, pour ne pas être complètement prisonnier
    des valeurs sociales, philosophiques, ayant cours, et à entrer d’une
    certaine manière dans la solitude, afin de trouver un ordre plus
    profond.


    Dans la vie du Bouddha, on trouve ce
    schéma de manière vraiment typique. Il est conçu miraculeusement, alors
    que sa mère rêve qu’un éléphant blanc entre en elle. Il naît d’une façon
    étonnante qui, pour le moins, rompt avec l’ordre établi, puisqu’il sort
    de sa mère par le côté, alors qu’elle se tient à une branche. Et,
    lorsqu’elle présente le jeune enfant à un astrologue, celui-ci prédit
    qu’il deviendra soit un monarque universel, soit un être profondément
    éveillé. Tous les signes du destin sont ainsi réunis. La période d’oubli
    vient ensuite : le garçon reçoit l’éducation d’un jeune prince, il
    étudie les védas, les arts martiaux, complètement oublieux de ce qui
    était prédit à sa naissance, jusqu’à ce que certains évènements viennent
    le rappeler à son destin. Dans la vie du Bouddha, ces évènements sont
    présentés de manière extrêmement caricaturale : il rencontre la
    vieillesse, la maladie et la mort, ainsi qu’un religieux. Dans la
    légende, leur description est assez naïve. On a l’impression que c’est
    la première fois qu’il voit un vieillard, la première fois qu’il voit un
    malade, tout comme un cadavre. Mais, on peut imaginer que c’est
    effectivement la première fois qu’il en prend vraiment conscience. Alors
    qu’il sort du palais paternel, il comprend que la vieillesse, la
    maladie et la mort le concernent lui aussi et pas seulement les autres.
    Quand cette réalisation se produit, le futur bouddha n’a plus envie de
    rester au palais, de vivre dans une agréable insouciance, entouré de
    musiciens et de musiciennes, comme un jeune prince, cinq siècles avant
    J.C. Il n’a plus aucun repos. Tous les plaisirs deviennent insipides. Il
    n’a plus qu’un vœu, qu’un désir : quitter le palais pour s’engager dans
    une quête spirituelle.


    Son père refuse de le laisser partir. Il
    est donc obligé de s’enfuir pour devenir un ascète mendiant. Cela
    traduit combien l’ordre établi, que le jeune prince est en train de
    questionner, ne peut accepter son questionnement : le père s’oppose à ce
    qu’il sorte du palais. Dans la légende, le futur bouddha, profitant que
    tout le monde est endormi par un charme mystérieux, quitte le palais de
    nuit pour s’engager dans sa quête. Nous avons ici le prototype même du
    chemin du mystique, avec toutes ses étapes bien marquées.


    Chez certains chamans, saints ou
    saintes, il arrive parfois qu’une maladie soit le facteur qui leur fasse
    quitter l’ordre établi.


    Souvent, chez les chamans, il s’agit
    d’une maladie que les médecins ne peuvent soigner, car ils ne la
    connaissent pas. Ce n’est que lorsque le chaman rencontrera un autre
    chaman que sa maladie pourra être soignée, car elle n’est pas somatique
    mais d’ordre spirituel : un déséquilibre spirituel. Il sera guéri par le
    maître chaman qui initiera ensuite l’ancien malade au chemin spirituel.


    Des phénomènes marquants se produisent
    de même dans la vie de certains saints ou saintes. Rappelons-nous de
    Sainte Thérèse d’Avila. Entrée extrêmement jeune au couvent, elle y
    tombe malade. Ramenée à la maison, on la croit morte. Selon la coutume,
    on fait couler de la cire sur ses yeux, mais son père, qui adore
    tellement sa fille, refuse qu’on l’enterre et, le quatrième jour, alors
    qu’elle est encore dans le même état, elle ouvre les yeux. Ensuite elle
    demande à retourner au couvent. Mais, pendant plus d’une année, elle ne
    peut marcher. D’abord elle ne marche pas du tout. Ensuite, elle se
    traîne à quatre pattes... Constamment dans sa vie spirituelle, elle se
    réfèrera à cette expérience de mort symbolique qui rompt l’ordre établi.


    Les évènements ne sont pas toujours
    aussi marquants. Quelque chose de très simple qui semble ne pas
    correspondre à l’ordre du monde peut suffire pour que surgisse la
    nécessité d’une compréhension plus profonde. On peut imaginer des
    scientifiques étudiant des équations, se rendant compte que quelque
    chose ne marche pas, qui essayent de trouver une manière de comprendre
    plus profonde. On peut même penser qu’il puisse s’agir d’un simple
    objet : une table placée à l’envers, une porte d’habitude fermée soudain
    ouverte qui, dans l’esprit d’une personne, fasse qu’elle questionne
    tout à coup l’ordre établi car elle prend conscience qu’il ne fonctionne
    pas, et qu’elle s’engage dans la recherche d’une vérité plus
    profonde.>


    Nous partageons notre vision du monde.
    Chaque fois qu’il s’agit de la changer, des difficultés apparaissent.
    D’abord, il faut le courage de lâcher la façon courante de voir :
    lorsque Copernic enseigna que la Terre n’était pas le centre de
    l’Univers, mais le Soleil, combien d’oppositions apparurent ! Des
    oppositions, non pas scientifiques, mais affectives, de l’ordre de la
    crainte.
    5- Tout à coup, il y a impossibilité de quitter la vision habituelle
    pour se rendre disponible à une vision différente, nouvelle. Pour la
    découvrir, il faut donc chaque fois pouvoir questionner celle qui
    prévaut, la lâcher, et s’ouvrir à la nouvelle.

    La notion du temps



    Dans notre vision particulière du monde,
    le temps s’écoule au sein d’un espace stable. D’abord cyclique chez les
    Indiens, les grecs... la notion du temps devint linéaire avec la
    tradition biblique et surtout chrétienne. Il y a un point zéro. Puis une
    ligne vers le futur et une vers le passé. Mais ces deux façons de voir,
    cyclique ou linéaire, sont-elles les seules possibilités de se
    représenter la réalité et sont-elles justes ? Ne traduisent-elles pas
    une certains confusion ? Toutes les cultures voient-elles de même
    l’univers comme un espace stable dans lequel le temps s’écoule, où les
    évènements surgissent et disparaissent ?


    Un anthropologue américain, dont on a,
    par la suite, questionné la recherche, a trouvé que les indiens Hopis
    n’avaient pas de mots comme nous en avons dans les langues
    indo-européennes ou orientales, pour décrire le temps ; pas même pour
    passé, présent et futur. La notion d’un espace stable dans lequel le
    temps s’écoulerait leur serait donc étrangère. Leur vision du temps
    serait ainsi complètement différente, avec, par exemple, l’impossibilité
    d’additionner les jours puisque lorsqu’un jour a disparu, l’autre n’est
    pas encore là. Comment pourrait-on additionner des choses qui
    n’existent pas en même temps ? Comment additionner des minutes,
    puisqu’il est impossible d’avoir deux minutes, trois minutes en même
    temps ? Il n’y a donc pas de pluriel pour la notion de jour. Les Hopis
    s’expriment plutôt en termes de potentiel et de manifesté, et non en
    termes d’espace stable dans lequel le temps se déroulerait. Mais cela ne
    les empêche pas de construire des maisons, de faire de l’agriculture,
    de répondre à tous les besoins pratiques d’un être humain, même si leur
    notion du temps est différente. Pour eux, deux évènements qui se
    passeraient au même instant en des endroits différents ne peuvent pas
    être simultanés puisqu’on ne peut pas connaître l’un et l’autre : il
    faut se déplacer pour le faire. On ne parlerait donc pas de simultanéité
    dans un tel cas.


    Quelle que soit la justesse de l’analyse
    de cet anthropologue, il est intéressant d’imaginer une manière de
    concevoir le monde dans laquelle les concepts d’un espace stable, dans
    lequel le temps qui s’écoule ne seraient pas pris en compte. On peut du
    reste constater que la science moderne remet également ces notions en
    question.


    De très longue date, les philosophes ont
    questionné le temps, comme Blanchot le fait en écrivant le " passé n’a
    jamais existé ". On trouve ce questionnement chez Saint Augustin, d’une
    manière extrêmement touchante. Il dit "Qu’est-ce que le temps ? Si
    personne ne me le demande, je n’ai pas de problème. Mais, dès qu’on me
    le demande, je ne sais plus ". Par moments, il appelle Dieu en aide et
    dit : "Dieu, aide-moi". Il paraît complètement pris au dépourvu. Il
    essaie de s’y retrouver, mais n’y parvient pas. A la fin de ses
    confessions, on trouve ce très intense questionnement. Il dit : "Le
    passé n’est plus, l’avenir n’est pas encore et comment le présent
    pourrait-il se maintenir ? S’il se maintenait, il ne serait plus le
    présent, il serait l’éternité, donc il ne serait pas du temps". Il
    cherche ainsi à s’y retrouver, avec beaucoup de difficulté mais beaucoup
    d’honnêteté.


    On a donc bien l’impression, comme le
    dit Saint Augustin, que le temps ne pose pas nécessairement de problème
    tant qu’on ne le questionne pas. Mais, dès qu’on cherche à définir ce
    que cette notion représente du point de vue de la réalité, et de la
    réalité de l’expérience, cela devient beaucoup plus difficile.


    L’expérience et le
    concept de l’expérience



    Ce matin, nous avons essayé de faire un
    geste dans le passé et dans le futur. Constatation : c’est impossible,
    tant dans l’un que dans l’autre cas. Les conséquences de cette
    impossibilité sont très importantes. Si on ne peut faire un geste au
    passé ou au futur, cela attire l’attention sur le fait qu’on ne peut,
    non plus, entendre au passé ou au futur. Tous les sens sont liés à
    l’instant présent. On peut donc imaginer que, lisant la phrase de
    Maurice Blanchot, la quête spirituelle puisse être éveillée : s’il a
    raison, quelque chose n’est pas juste dans notre manière de percevoir le
    monde. Quel pourrait bien être le sens de "le passé n’a jamais existé".


    Je n’ai aucune idée de ce que Blanchot
    voulait dire, mais nous pouvons nous questionner sur la notion de passé
    et nous demander quel pourrait être le sens de la phrase, ce qu’elle
    implique et comment en faire l’expérience.


    Il semble que nous puissions nous
    rappeler ce que nous avons fait ce matin, nous rappeler le moment où
    nous avons fait l’expérience de bouger latéralement notre main. Nous
    avons ainsi l’impression qu’il est possible de faire revenir quelque
    chose à l’esprit. Mais, d’où ramenons-nous cette chose quand nous nous
    souvenons de ce qu’a eu lieu ce matin ou à un autre moment du passé ? Où
    allons-nous la chercher ? Il est clair que nous ne ramenons jamais
    l’expérience, mais uniquement le souvenir de l’expérience. Si nous
    pouvions ramener l’expérience, nous pourrions nous promener dans le
    temps, revenir à l’âge de deux ou trois ans pour voir comment c’était,
    puis, sauter aussitôt dans le futur, pour voir comment nous serons à
    cent trois ans ! On pourrait ainsi se déplacer dans le temps. Le fait
    que ce soit impossible montre bien que ce que nous ramenons à la
    conscience n’est jamais l’expérience elle-même, mais seulement son
    souvenir.


    Comment ce souvenir de l’expérience
    est-il alors créé ? Il est donc bien clair qu’il est impossible de
    garder un seul instant l’expérience d’entendre, de voir, de toucher...
    Et il n’est pas besoin de remonter jusqu’à ce matin pour qu’il en soit
    ainsi : même si l’expérience a eu lieu dans la seconde précédente, il
    n’est pas possible de la ramener, de la vivre de nouveau. La seule chose
    que nous puissions faire est d’en avoir le souvenir par la mémoire.
    Donc, ce que nous ramenons par la mémoire est toujours une image de
    l’expérience, jamais l’expérience elle-même. Et c’est dans la mesure où
    nous ramenons à la conscience une chaîne d’images - ces images ayant
    comme sources certaines expériences - que nous avons l’impression
    d’avoir accès au passé.


    Pour ce faire, à chaque instant de nos
    expériences, nous créons un concept de l’expérience elle-même. Dès
    qu’une expérience surgit, elle est conceptualisée et c’est la conception
    que nous gardons en mémoire. Jamais l’expérience elle-même.


    L’expérience du son, de la densité du
    corps, du goût d’un aliment, tout cela n’est pas de l’ordre du concept
    mais de l’expérience elle-même, et est impossible à saisir, à garder.
    Seule l’image, le concept peuvent être conservés. Par analogie, on
    pourrait dire que c’est un peu comme si, à chaque instant, pour chaque
    expérience, nous en prenions une photo et conservions un immense album
    de toutes les photos, qui nous permettrait de faire l’inventaire, non
    pas des expériences, mais des photos, des images des expériences.


    Dans ma méditation, une expérience
    surgit. A cet instant, j’ai une certaine qualité de présence. Si j’ai
    envie de la modifier, de l’améliorer, car je ne la trouve pas
    suffisamment bonne, que se passe-t-il ?


    Il se passe qu’il y a d’abord une
    expérience de présence, puis une conceptualisation et que je l’évalue en
    disant " médiocre ". Cette évaluation n’a rien à voir avec l’expérience
    elle-même. L’expérience c’est l’expérience. Le jugement que je porte me
    fait déjà passer de l’expérience elle-même au concept ou image de
    l’expérience, estimée médiocre. Et maintenant, j’amène à la conscience
    une autre image, un autre concept, de quelque chose de mieux, que je
    vais essayer de promouvoir.


    Cela signifie qu’en méditation, dès que
    nous sommes dans un processus de transformation, nous quittons le
    domaine de l’expérience pour passer à celui de l’imaginaire. Or,
    l’imaginaire n’a pas l’épaisseur, la densité de l’expérience réelle.
    Vivre dans l’imaginaire pour évaluer chaque expérience, vouloir
    l’améliorer au moyen de l’idée d’une meilleure expérience, nous établit
    nécessairement dans une faible qualité de présence, nous laisse frustrés
    car la possibilité d’une expérience pleine, la possibilité de plénitude
    n’existe pas lorsqu’on vit à la surface des choses, comme dans
    l’évaluation et la transformation. Elles nous font quitter le domaine de
    l’expérience pour passer dans l’imaginaire de l’expérience.
    Cette conceptualisation des expériences surgit très rapidement. Parfois,
    en méditation, il est possible que nous n’adhérions pas à ce processus
    quand la qualité de présence est suffisamment stable et claire.


    Il se peut donc, dans ce cas, ou si le
    pouvoir de fascination de la conceptualisation a perdu de sa forme, que
    nous ne passions pas directement de l’expérience à sa conceptualisation.
    Alorsnous restons dans une intimité beaucoup plus profonde avec
    nous-mêmes, avec notre vie.


    Très souvent, en prenant le métro ou
    l’autobus, le matin ou le soir, on voit les gens allant ou revenant de
    leur travail, lisant des romans, des fictions pendant tout leur trajet.
    Ils passent ainsi une partie de leur journée en des lieux qui n’existent
    certainement pas, qui sont les fruits de l’imagination des écrivains,
    avec des personnages qui n’existent pas non plus. Il y a donc une sorte
    de glissement de la simple réalité d’être dans le métro, avec sa lumière
    particulière, sa densité particulière, les gens qui s’y trouvent, pour
    passer dans un monde imaginaire comme, par exemple, l’Amérique du sud,
    l’Inde ou la France d’il y a deux siècles... Evidement, cela peut avoir
    des avantages pour rendre le trajet moins pénible, mais c’est aussi une
    manière de quitter la réalité de l’instant.


    La notion de durée


    Lorsque nous avons l’impression que
    notre vie s’inscrit dans la durée, nous passons de même de la réalité à
    l’imaginaire. Tant que nous vivons dans la durée, nous vivons dans
    l’imaginaire, dans une fiction qui s’approche peut-être de la réalité
    (je ne veux pas approfondir ici cette relation), qui peut sembler
    rebondir avec elle, mais c’est néanmoins l’imaginaire.


    Si m’asseyant pour méditer, je pense le
    faire pendant quarante cinq minutes, je suis complètement dans
    l’imaginaire, car il est impossible de méditer pendant quarante cinq
    minutes. On ne peut méditer qu’un instant à la fois. Comment le
    pourrais-je pendant quarante cinq minutes ? Chaque instant est bien
    suffisant. Parfois la méditation est lourde et fatigante parce que nous
    nous efforçons de méditer pendant quarante cinq minutes ! Il est donc
    important, dans notre pratique, de réaliser ce fait, pour ne pas
    inscrire notre session assise dans la durée. Sinon, cela revient à
    conserver constamment un filtre à l’esprit qui s’interpose entre nous,
    notre conscience, notre présence et l’expérience elle-même. Résultat :
    au lieu d’être dans l’expérience, nous sommes dans le filtre.


    Nous contemplons un concept, la notion
    de temps et de durée. Cela peut être une cause de fatigue, de
    frustration.


    Tant que nous vivons dans la durée, la
    plénitude est impossible, car la durée est une fragmentation.
    Schématiquement, caricaturalement même, si je vis dans la durée, il y a
    une partie de moi au passé, une partie de moi au présent et une partie
    au futur. Le moi est fragmenté. Comment pourrais-je alors faire
    l’expérience de la plénitude, les parties au passé et au futur étant,
    qui plus est, imaginaires ? Comme il est constamment dit dans les
    traditions mystiques et yoguiques, l’accès à la plénitude demande de se
    dépouiller de la notion du temps. C’est une évidence. Comment
    pourrait-on être présent au passé, au futur ? Une plénitude au passé ou
    au futur n’est que fiction.


    Je voudrais maintenant revenir sur la
    phrase de Maurice Blanchot " le passé n’a jamais existé ", non pour lui
    donner un sens particulier, mais pour me questionner. Ce qui est passé
    pour moi - l’expérience de bouger ma main que j’ai faite ce matin par
    exemple, ou une expérience pendant la méditation que j’amène maintenant à
    mon esprit en tant que mémoire, n’est pas l’expérience elle-même mais
    seulement un concept, une image. Or, ce concept, cette image, n’a jamais
    existé autrement que dans l’ordre de l’image, du concept. Le passé
    n’est donc jamais autre chose qu’une image, un concept de l’imaginaire.
    Si le passé était quelque chose de réel, il ne serait pas possible de le
    conserver. Est-ce clair ? En d’autres termes : ce que j’appelle passé
    n’est qu’une image de quelque chose qui ne peut être conservé puisque
    cette chose est de l’ordre de l’expérience pure. C’est donc bien l’image
    - la conceptualisation de l’expérience pure - que maintenant j’appelle
    passé ; et pour que l’image soit disponible maintenant, il a fallu au
    moment de l’expérience que l’image, le concept soit formé car, lui,
    peut-être mémorisé et conservé.


    Par conséquent, ce que nous appelons
    passé - ce que nous appelons futur - n’est jamais réel, n’est jamais une
    expérience, n’est que de l’ordre du pur imaginaire. Quand nous parlons
    du passé ou du futur, nécessairement, nous parlons de l’imaginaire et
    non des expériences réelles. Cela signifie qu’entre ce matin et il y a
    quatre mille ans, pas la moindre durée réelle n’existe, pas la moindre "
    distance ".


    Elle est fictive. Il n’y a en réalité
    aucune durée entre les deux, mais nous avons le pouvoir d’en créer la
    fiction.


    Dans notre pratique, il est important de
    reconnaître quand nous inscrivons notre méditation dans la durée. Le
    faire signifie clairement que nous passons dans l’ordre conceptuel et
    que nous ne sommes plus dans l’intimité de l’expérience même. Un
    chorégraphe français disait : " on peut penser le corps, mais il faut le
    penser pesant ". C’est une façon un peu paradoxale de s’exprimer pour
    dire que l’expérience du corps n’est pas une pensée. En le pensant
    pesant, ce qui a du poids n’est pas la pensée, mais l’expérience du
    corps elle-même. Et, à ce moment, nous ne sommes plus dans la pensée,
    mais dans l’expérience, qu’elle soit auditive, émotionnelle, tactile ou
    de tout autre nature. Revenir à l’expérience. Sans la juger. Sans
    l’évaluer. Sans vouloir la transformer. Sinon, de nouveau, nous glissons
    dans l’imaginaire, beaucoup plus superficiel, manquant d’intimité. Et,
    toujours, dans l’imaginaire, il y a quelque chose de l’ordre du manque.


    Il me semble donc essentiel de bien voir
    comment intervient la notion du temps dans la méditation, car elle
    constitue peut-être le préjugé le plus important que la force de
    l’habitude nous fait introduire dans la pratique - ce qui nous complique
    la tâche en rendant la méditation difficile, fatigante, longue. Et nous
    avons bien compris que la notion du temps n’est pas nécessairement
    reliée aux termes relatifs du temps : matin, soir, hier, demain, passé,
    futur.... mais à tout mouvement qui vise autre chose que ce qui est,
    dans le présent. Dès que l’on vise autre chose, dès qu’un objectif
    intervient, elle est introduite. Il ne peut y avoir d’objectif sans la
    notion de durée. Dès qu’un objectif de transformation, d’amélioration
    existe, immédiatement nous sommes dans la durée.


    Essayez donc d’être conscients de ces
    notions. Lorsque nous prenons conscience de l’objectif, du souhait que
    nous pouvons avoir, lorsque nous le reconnaissons, il est alors possible
    de ne plus y adhérer. A ce moment, la pratique se simplifie car nous
    sommes en relation avec ce qui se passe maintenant. Le présent n’est
    jamais fatiguant. C’est vouloir le transformer qui nous épuise.


    Evidemment, la notion d’objectif, de
    transformation est fortement ancrée en nous. Nous l’utilisons presque
    constamment dans la vie quotidienne. Nous sommes rémunérés pour obtenir
    des résultats, pour réaliser des objectifs... Et tout d’un coup, dans la
    pratique méditative notre attitude est complètement différente, non
    plus de l’ordre de la transformation, du devenir, mais de l’ordre de
    l’être. Cela demande une autre sensibilité.


    Je voudrais terminer par une anecdote.
    Aux Etats-Unis, j’ai eu en entretien un jeune homme qui m’a dit : "
    Lundi, je dois voir le patron de l’entreprise pour laquelle je
    travaille. A ce moment là, je dois présenter mes objectifs. Pas des
    objectifs techniques particuliers, des objectifs de développement pour
    passer à un échelon supérieur. Il faut que je fasse un projet pour toute
    l’année. " Venant de passer une semaine à essayer d’être dans le
    présent, il se demandait : Comment vais-je pouvoir parler à mon patron
    en adhérant à la nécessité de m’efforcer constamment de monter, alors
    que j’essaye en fait de m’arrêter pour être dans le présent ?


    Evidemment, j’ai bien compati à son
    problème. Heureux de ne pas avoir de patron à qui rendre des comptes et
    qui me demanderait des projets pour toute l’année ! Cette anecdote a
    pour simple but de mettre en évidence que nous utilisons constamment les
    notions de temps et d’objectif pour fonctionner. Dans la méditation,
    nous développons la qualité d’être et non le devenir. Il s’agit donc de
    ne plus adhérer aux modèles du devenir. Et ce n’est pas une question de
    décision, car les habitudes surgissent avec beaucoup de force.
    Constamment, nous allons nous surprendre à essayer d’améliorer notre
    méditation. Ce n’est pas un problème si nous ne croyons pas que ce soit
    ce qu’il faut faire. Si nous réalisons que ce n’est pas le bon moyen,
    nous pouvons laisser tomber cette attitude lorsque nous en prenons
    conscience et rester dans l’expérience telle qu’elle se présente. Mais,
    pour cela, il faut avoir bien compris que la transformation n’est pas le
    processus méditatif. Sinon, nous allons adhérer à l’idée de transformer
    et continuer d’agir ainsi.


    Je souhaitais vous transmettre
    aujourd’hui ces quelques réflexions sur l’intervention de la notion de
    temps, parce qu’elles me semblent très importante dans la pratique
    méditative. Aussi, pour alléger vos quarante cinq minutes d’assise, afin
    que la durée disparaissant, il n’y ait qu’un seul instant à la fois.


    Ce texte constitue la deuxième partie
    d’une enseignement donné par Charles Genoud au Forum 104 en Juin 2003.
    Evelyne Boutron a assuré la transcription du texte et Gilbert Gauché la
    traduit dans sa forme actuelle. Merci infiniment à tous les deux pour ce
    travail considérable.









    Charles Genoud

    http://www.vipassana.fr




    http://www.buddhaline.net/spip.php?article873
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Jeu 22 Juil 2010 - 9:24

    Quand j' ai commencé à te lire, je ne voyais pas encore le texte illustration...
    J' étais presque en disposition d' accepter l' idée "le temps n'est qu'un concept"
    Tu peux lire ma première intervention sur ce sujet, tu comprendras que je puisse le faire.

    Mais quand j' ai vu la grandeur de ton texte, je me suis interrogé...
    et je me suis dit que je ne l' avais pas encore lu...
    Ce qui m' a certifié que l' instant où je me déciderai à le lire, et l' instant où j' aurai fini de le lire, ne pouvaient pas être les mêmes. Et que forcément l' un ne pouvait qu' être avant l' autre.
    A moins qu' on accepte l' idée que nous savons déjà tout, et que nous ne faisons que jouer à faire semblant.

    Si le temps me permet de lire ton texte, je le ferai pour te dire ce que j' en pense.
    Mais peut être sais tu déjà ce que j' en pense, bien que je ne l' ai pas encore lu.

    Ceci dit, je te remercie pour tes interventions dénuées de tout ego.
    Interventions qui nous permettent une relativisation de la pensée.
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Jeu 22 Juil 2010 - 15:49

    Gigi
    voilà je viens de lire le texte de Charles Genoud,
    je ne l' ai lu qu' une fois, et, je le relirai, parce qu' il y a bien un soucis d' approfondissement qui m' interpelle.
    Ce que j' en pense:
    c' est qu' il faut bien distinguer les deux attitudes à tenir, qui sont la méditative et la corporelle.
    La méditative doit faire abstraction de la totalité (temps y compris) pour atteindre la compréhension (prendre avec et en soi).
    La corporelle qui nous ramène à la réalité de la survie comme de la réalisation dans la matière (temps y compris).

    Nous sommes ici, dans nos écritures, à tenter de matérialiser ce qui ne peut l' être.
    Comme si nous tentions de faire fusionner ces deux attitudes contradictoires.
    Comme si nous savions, et que ce savoir serait incommunicable.
    Comme si nous étions l' oreille qui fait bouger la langue de l' autre.
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Ven 23 Juil 2010 - 0:32

    Tangolinos dit;

    Ce que j' en pense:
    c' est qu' il faut bien distinguer les deux attitudes à tenir, qui sont la méditative et la corporelle.
    La méditative doit faire abstraction de la totalité (temps y compris) pour atteindre la compréhension (prendre avec et en soi).
    La corporelle qui nous ramène à la réalité de la survie comme de la réalisation dans la matière (temps y compris).

    Nous sommes ici, dans nos écritures, à tenter de matérialiser ce qui ne peut l' être.
    Comme si nous tentions de faire fusionner ces deux attitudes contradictoires.
    Comme si nous savions, et que ce savoir serait incommunicable.
    Comme si nous étions l' oreille qui fait bouger la langue de l' autre.

    gigi dit:
    C'est certain qu'il y a le relatif et l'absolu
    Que ce soit du relatif à l'absolu
    Que ce soit de l'absolu au relatif
    Ici et Maintenant
    En est le trait-d'union

    Lâcher prise au lieu de prendre
    allège le fardeau
    dans la non-action
    ni prendre
    ni comprendre
    car il n'y a rien à prendre
    ni à comprendre
    simplement Être
    Ici et Maintenant
    avec metta
    gigi
    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Ngc28410

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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Ven 23 Juil 2010 - 8:00

    Lâcher prise au lieu de prendre
    allège le fardeau
    dans la
    non-action
    ni prendre
    ni comprendre
    car il n'y a rien à
    prendre
    ni à comprendre
    simplement Être
    Ici et Maintenant
    avec
    metta

    encore faut-il l' avoir déjà compris, pour lâcher prise, et enfin être...
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par TARA Ven 23 Juil 2010 - 22:18

    Bonsoir,
    Mais enfin Tangolinos LE TOUT EST DANS LE RIEN ET LE RIEN EST DANS LE TOUT et c'est tout tout pour ce soir et si tu penses que cela ne veut rien rien dire du tout c'est aussi vrai.
    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_lol
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par TARA Sam 24 Juil 2010 - 22:44

    Le temps est d'ordre personnel, le temps que je vis n'est pas le meme que le tiens meme si nos montres marquent la meme heure.
    Je vais vous faire part de mon expérience :
    Je suis bouddhiste et pratique les récitations de mantras, au début j'en récitais quelques un en méditation le soir, j'en suis a en réciter 1000 longs mantras par jours sachant que 108 du plus long prend 20mn et j'en fait 1000 par jours je vous laisse donc faire le calcul et bien je peux vous dire que j'ai plus de temps pour moi qu'avant, j'ai eu au fil du temps le sentiment que le temps meme s'il était de meme durée s'allongé.
    Le temps n'est pas mesurable.
    On a juste inventé le temps pour que les ouvriers arrivent à l'heure au travail!
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Sam 7 Aoû 2010 - 1:07

    Mais enfin Tangolinos LE TOUT EST DANS LE RIEN ET LE RIEN EST DANS LE
    TOUT et c'est tout tout pour ce soir et si tu penses que cela ne veut
    rien rien dire du tout c'est aussi vrai.
    Si je ne pense rien, cela pourrait laisser sous-entendre que je pense tout.
    Si je dis que je n' ai rien compris, tu pourrais donc comprendre que j' ai tout compris.
    Et comme il ne s' agit ni de l' un ni de l' autre, mais des deux à la fois, je ne sais quoi dire...
    Je résumerais donc en disant rien tout, et, tout rien....
    Le "tout du rien" est "rien du tout"...
    Ainsi seul le contact avec un extrême peut permettre de comprendre le retournement sur l' autre....
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par TARA Lun 9 Aoû 2010 - 12:19

    Bonjour,
    Oui si tu ne penses à rien cela te permets de laisser la place à tout.
    si tu ne comprends rien cela veut dire que tu ne comprends pas la meme chose que moi, pas que ta comprenhension est vide.
    L'important n'est pas le tout et le rien c'est surtout ce que l'on en fait, si le rien ne pemet pas le tout alors c'est une erreur et vis versa
    Certaines personnes pensent avoir tout en eux et il n'y a plus la place pour l'écoute des autres.
    Certaines personnes ont tellement rien en eux que tout est à reconstruire et dans les 2 cas la relation avec l'autres peut et est certainement dure mais tellement enrichissante.
    Peut etre qu'un jour nous aurons la possibilité de parlons de tout et de rien Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_lol , comme de la pluie et du beau temps vaste programme non!
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Mar 10 Aoû 2010 - 23:46

    Lorsque la pluie et le beau temps se marient
    féérie de couleurs Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_smile Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 73744510
    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 73744510
    avec metta
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par tangolinos Sam 14 Aoû 2010 - 22:01

    Il était temps de parler de l' autre temps.....
    gigi
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Dim 15 Aoû 2010 - 7:25

    À force de jouer sur les notes du temps
    De s'en libérer de temps en temps
    Cela permet d'échapper
    À la mort du temps
    Ici et Maintenant
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par TARA Dim 15 Aoû 2010 - 20:50

    Aujourd'hui c'est mon anniversaire, c'est cela aussi un certain temps inventé par l'homme avec une date de naissance et tout ce qui s'y rapporte mais le temps c'est surtout la nouvelle journée qui commence qui sera faite d'amour, d'attention, de bonté et de non doute sur ce qu'est notre vie, sur le regard que nous devons porter sur la nature au sens le plus large.
    Et puis j'ai envie de garder cette date de naissance car je suis née le jour de la fete de ma maman et j'espère et je fais en sorte que ma naissance continue a etre pour elle entre un cadeau pour sa fete.
    Bien à vous tous Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Herz
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    Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Empty Re: Le Temps ? qu'est-il ?

    Message par gigi Dim 15 Aoû 2010 - 22:28

    Bonne fête Tara Le Temps ? qu'est-il ? - Page 6 Icon_flower
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