par Zenoob Mer 2 Sep 2015 - 11:11
En fait je pense que j'ai compris un truc : la seule "immobilité", la seule permanence, c'est l'expérience. La seule chose qui ne bouge jamais dans la vie, c'est le fait de vivre l'expérience qu'on est en train de vivre. Certes, cette expérience, si on choisit de l'observer depuis un point fixe en utilisant les capacités réflexives de notre conscience, et donc en se séparant de l'expérience(c'est à mon avis ce qui s'est passé, car j'étais dans un moment de résistance plutôt que d'acceptation), est toujours en mouvement : mais si on est complètement avec elle, les notions de mouvement et d'immobilité n'ont plus de sens.
Je pense maintenant que les moments de fixité du zazen ont peut être à voir avec des résistances, quelque chose qui ne veut pas lâcher, et qui se "détache" du moment pour le regarder de loin, parce que s'y immerger complètement est trop difficile à ce moment là. D'où l'impression de fixité et d'observation d'un mouvement qui serait comme extérieur à la conscience. C'est une illusion, puisque cet observateur bouge en fait lui aussi, qui se dissipe quand on revient à la concentration sur le souffle et la posture. En tant qu'ancien grand angoissé (je suis maintenant plutôt un petit angoissé - allez, moyen), j'ai connu des moments comme ça, où, par un mécanisme de défense, on a l'impression de se retrouver comme à l'extérieur des événements, comme un point fixe qui surplombe tout, ce qui donne une impression un peu onirique ; c'est quelque chose de très déstabilisant au début, mais sans gravité aucune, bien connu des psys. Je pense que c'est simplement ça qui s'est passé. Bref, rien qui ne justifie d'en écrire des pages comme je viens de le faire, ahahaha !
Bises à tous