beanell a écrit:Aprés avoir lu les deux écrits précédents, certaines questions me viennent à l'esprits : Actuellement , à partir de quel "parcours" se retrouve t-on "Maître zen " (ou enseignant ) et qui le décide ? et surtout , à partir de quelle preuve (on suppose irrefutable ) estime t-on que cette personne en est digne ?
ps : toujours actuellement , existe-t-il des nonnes "mâitre zen" ou (enseignantes ) ?
Merci à qui me répondra .
Si on veut être honnête, on doit admettre que la seule façon valable de devenir "maître" zen est de recevoir la transmission du Dharma (shiho). Comme cette transmission, dans l'école Sôtô, au Japon, est automatiquement donnée trois ans après l'ordination, on peut constater qu'elle ne veut pas dire grand chose au plan de la mythologie qui voudrait qu'elle reconnaisse l' "Eveil" du "promu".
Ca fait un peu penser au bac. Mais il faut le bac pour accéder à l'Université.
Le shiho s'obtient donc de plusieurs manières: soit on demande à un "maître" la permission de devenir son disciple (cursus normal au Japon). S'il accepte (ce n'est pas dit), au bout d'un certain temps, il vous donne les préceptes (ordination) et après trois ans, le shiho.
Soit on a un poids "politique" (pas nécessairement au sens de la politique civile, s'entend), et à ce moment on reçoit un shiho de complaisance. Par exemple, si les chefs d'une association étrangère qu'on aimerait prendre sous l'aile de l'organisation principale se pointent pour obtenir une reconnaissance, en offrant des cadeaux en liquide, alors on obtient du grand chef de l'organisation qu'il leur donne le shiho. Si, si, ça s'est vu!
Quant à moi, j'ai croisé les écrits de Nishijima, cela m'a plu, je les ai traduits et mis à la disposition du public français, et quand je l'ai rencontré personnellement, je lui ai dit à quel point j'aurais aimé pouvoir être son disciple.
Quelques années après, il m'a écrit pour me dire qu'il avait décidé de me donner sa transmission.
Parmi ses successeurs, il y a plusieurs femmes, dont la traductrice en allemand du Shôbôgenzô.
En France, un des meilleurs enseignants zen est Catherine Genno Pagès, à Montreuil, qui est dans la lignée de Maezumi.
Kosen Thibault a également transmis à une femme, qui, je crois, réside en Espagne.