Zendo a écrit:Merci pour vos réponses.
Par certification, il faut comprendre que ce n'est pas le maître qui, du haut de son piédestal (quelle horreur), nous qualifie, mais que c'est nous qui qualifions le maître en le reconnaissant en nous.
Merci encore pour cet échange intéressant.
@ Huanshen : D'accord avec la plupart de tes réponses. Juste un détail à propos de la densité. La réalisation que tout est "soi" se vit comme une très forte densité. Pas d'accord ?
Merci Zendo.
C'est très juste, il y a reconnaissance mutuelle, comme deux miroirs qui se font face.
Dans ce sens, je suis effectivement d'accord avec la notion de densité. C'est un peu comme devenir lucide dans un rêve. Tout est à la fois plus intense, mais aussi d'une certaine manière irréel. Disons à la fois très dense et totalement immatériel. L'on réalise alors que tout (sujet et objets) est un. Que tout est manifestation d'une même et unique substance. Paradoxalement, nous sommes à la fois tout et rien.
Le deuxième événement majeur qui a entraîné un état permanent (que je décris plus haut comme l'état naturel) a aussi révélé la source de l'existence qui se situe au delà de toute manifestation, tout en incluant la totalité de ce qui est. Ce fut la réalisation du fait que notre nature originelle est incréée et donc immortelle. J'ai par la suite trouvé une description très précise de ce événement dans un soutra dans lequel le Bouddha parle du sans-naissance. En lisant ce texte quelques semaines plus tard, je me suis dit : voilà! C'est exactement ça !
« Il y a un sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-condition. S'il n'y avait pas ce sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-condition, on ne pourrait échapper au né, devenu, créé, conditionné. Mais puisqu'il y a un sans-naissance, sans-devenir, sans-création, sans-condition, on peut échapper au né, devenu, créé, conditionné. » (Udana, VIII, 3).
Tout en séchant le linge à la cuisine (ça à l’air absurde je sais) est venu la réalisation du fait que la première manifestation du sans-naissance est l’être qui prend la forme du sentiment d'existence et que cette sensation d’exister s’identifie aux pensées et autres sensations pour créer l’impression d’un sujet séparé de la totalité de ce qui est, créant ainsi la dualité sujet-objet. Ce fut aussi la réalisation du fait que cette source incréée avait manifesté d'innombrables naissances et renaissances, mais qu'en réalité il ne s'était jamais rien passé. Tout était tellement évident, que je me sentais comme Bankei, pris d'un fou rire à l'idée d'avoir passé des années à chercher désespérément ce qui me pendait au nez.
La question qui subsiste est : qui est Zendo ?
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