Merci pour tout !
Oui, ce forum m'est très précieux ! Pas de jugement, et des conseils sur demande : on ne peut pas rêver mieux ! Et puis pas de langue de bois, tout le monde n'est pas d'accord sur tout, ce qui permet aussi de garder l'esprit ouvert. Ce que je lis sur ce forum de la part notamment de Lausm, Yudo et Kaikan semble correspondre tout à fait à ce que je lis dans d'autres bouquins, et semble me correspondre aussi. Bon, évidemment je ne vous connais pas, si ça se trouve vous êtes super chiants, ahah ! Mais pour l'instant ça me va.
Plus sérieusement, je crois que zazen est pour moi (et sûrement à tort) une démarche personnelle, que j'aimerais conserver ainsi (c'est à dire ne pas la "socialiser" outre mesure). Je cherche avant tout à être autonome (ce qui ne veut pas dire seul ou ignorant des autres ; simplement, je cherche une façon d'être qui s'accorde avec les déterminismes qui font de moi ce que je suis), dans ma vie comme dans ma pratique, c'est pourquoi je pose des questions sur ce forum, je lis des bouquins, j'essaie de multiplier les points de vue et de garder un esprit ouvert tout en "restant moi même", si cela veut dire quelque chose. J'ai la peur un peu stupide de perdre ça si je rejoins un dojo, une sangha, ou je ne sais quelle autre organisation. Je crois que j'ai peur que ma pratique soit "jugée" ou en tout cas intégrée à un système qui ne me conviendrait pas. Je ne suis pas sûr d'adhérer à tout ce que je lis sur le zen, par exemple, même si en pratiquant je "sens" parfois ce qui y est dit - je sens surtout qu'il y a des allers retour entre la pratique elle même et ce qu'on peut en étudier, c'est intéressant, même si en fait c'est souvent le cas pour beaucoup de choses (pour tout ?) !
Il faut dire aussi que, comme je l'avais déjà évoqué, je suis en ce moment une psychanalyse - qui a d'ailleurs beaucoup de points communs avec le zen, surtout dans ce qui est décrit de la relation entre l'enseignant et l'étudiant ; je ne connais pas cette relation en dehors de ce que j'en ai lu, pour le zen, mais je commence à bien connaître la relation analytique, et ça ressemble grandement à ce qui est décrit dans les quelques textes zen que j'ai parcourus - qui me permet de ne pas être tout à fait seul face aux questions que j'affronte et qui parfois se manifestent pendant zazen. L'analyste accueille les questions mais n'y répond pas ; c'est à chacun de trouver ses réponses. Simplement, il est là, et il écoute pleinement, il est une espèce de miroir qui nous renvoie nos projections, nos questionnements, et c'est déjà énorme.
Inversement, les découvertes faites en psychanalyse, les difficultés que j'y vis, les prises de conscience douloureuses qui font mal pendant plusieurs jours sans que l'on sache vraiment pourquoi, sont beaucoup mieux vécues et intégrées depuis que je fais zazen. Pour moi ces deux pratiques s'articulent vraiment bien et me permettent, je le sens, de me rencontrer enfin ; je n'ai pas envie, ni besoin, pour l'instant, d'aller chercher dans une nouvelle structure comme un dojo des confirmations ou des infirmations sur ce que je suis. Par contre c'est vrai que j'ai envie de discuter de zazen et de rencontrer d'autres pratiquants, pour voir ce qui les a menés à la pratique, comment ils sont, etc, et aussi avoir des informations sur la posture, mais pour l'instant ce forum, je crois, me suffit amplement. Et puis j'ai aussi une vie, ahah, je fais pas mal de choses et je n'ai pas envie de donner ma vie entière à zazen, ma copine me tuerait !
En tout cas, même si moi je ne le vis pas toujours comme ça, on me dit tout autour de moi que j'ai l'air d'être bien, d'être serein, et que je suis devenu très lucide sur pas mal de choses ; j'aide même des gens (enfin, c'est ce qu'ils me disent), alors que je pensais vraiment en être incapable ! Bon, je me méfie de ça, je sais bien que les gens voient aussi en nous ce qu'ils ont envie de voir, mais ce qui est vrai c'est que j'arrive un peu mieux à composer avec mes difficultés intérieures, qui avant pouvaient me désespérer ou m'entraîner dans des cycles d'auto flagellation un peu pathétiques... Ce n'est plus trop le cas. Plus trop, mais un peu quand même, la vie reste dure parfois. Seulement c'est plutôt ma posture (ahah) qui change un peu par rapport à ces "difficultés" : maintenant cela "m'amuse" presque, alors qu'avant ça me déprimait. Et en fait nos difficultés ne sont des difficultés que si l'on décide que ce sont des difficultés, et ça, c'est dur de s'en rendre compte et d'y croire, mais c'est vrai!
Edit : oulah, désolé pour tout ce blabla, faut croire que je me suis laissé emporter et que j'avais besoin de mettre certaines choses à plat ! Bon, on sait jamais, peut être que ce petit récit de mon expérience du moment peut servir à quelqu'un...